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L'équipe de France de ski de fond a fait sensation samedi à Davos (Suisse) en plaçant cinq de ses représentants dans les huit premiers du 15 km style libre, un résultat d'ensemble quasiment inédit en Coupe du monde, même pour les nations-phares comme la Norvège et la Suède.

Champion du monde en 2005, vainqueur de sept épreuves de Coupe du monde, Vincent Vittoz pensait déjà avoir tout connu sur le circuit mondial, mais le leader de l'équipe de France, 33 ans, ne s'attendait pas à vivre un samedi aussi bleu.

"J'ai encore du mal à réaliser, il faut profiter d'une telle journée", a souligné le Haut-Savoyard, 5e samedi et longtemps seul tricolore à jouer dans les cours des Scandinaves.

Essayons maintenant de comprendre les raisons d’un tel résultat. Avec deux ou trois jours de recul le bilan d’ensemble prend une toute autre tournure et semble encore plus impressionnant qu’il ne l’était samedi dernier après l’arrivée de ce 15km de Davos .

Des spécialistes du skating

"On est plutôt une équipe de +skateurs+ que ce soit Maurice (Manificat, 3e), Manu (Jonnier 4e), Robin (Duvillard 6e) Jean-Marc (Gaillard 8e), ce 15 km nous convient bien", a souligné "Toz".

Avec Manificat, 23 ans, Gaillard, 29 ans et 7e mondial l'hiver dernier, Duvillard, 25 ans, Jonnier, 34 ans et 4e du 50 km des JO-2006, "cette équipe a encore montré qu'elle avait un beau potentiel", a souligné Pierre Mignerey, le directeur de l'équipe de France qui attend beaucoup du relais des JO-2010.

Les français sont à l’aise en altitude

Contrairement aux Scandinaves, les Français vivent et s'entraînent dans les Alpes: "On a un contact plus fréquent avec l'altitude, on fait traditionnellement notre gros stage de fin de préparation à Tignes" sur le glacier à 3300 m, a rappelé Vittoz.

C'est pourquoi ils ont mieux réagi à l'altitude de Davos (1500 m) qu'un Petter Northug, triple champion du monde 2009 et leader du classement mondial seulement 21e samedi.

De bonne augure pour les JO-2010, Whistler étant situé à 900 m. "Le vainqueur (le Finlandais Heikkinen) et son second (le Suédois Hellner) sont scandinaves. A chaque course on repart de zéro", a cependant prévenu Vittoz.

Le finlandais Heikkinen était tout de même arrivé à Davos neuf jours avant la course, il a lui aussi pu s’habituer.

 Des skis parfaitement préparés

"J'avais des skis incroyables", a reconnu Manificat pour expliquer son premier podium en Coupe du monde à 23 ans

"C'est le ski de fond: on n'était pas les seuls à être bien, mais le travail et les choix des techniciens ont fait la différence", a renchéri Vittoz qui pointe au 4e rang mondial.

Pour réussir un gros coup en ski de fond il faut que toutes les pièces du puzzle soient correctement assemblées et cela se joue souvent sur des petits détails comme le raconte Manificat en guise de conclusion sur son site : http://mauricemanificat.over-blog.com/

Je savais que pour monter sur un podium de coupe du monde, il faut que tout soit réuni: le physique, le matériel, le mental. Hier, tous ces paramètres étaient réuni. Je termine donc 3ème, après une course ahurissante, trustant la pôle position à tous les intermédiaires.

Par rapport à l'épreuve de Beitostolen, j'ai abordé Davos de manière plus sereine ; de plus je savais que je serais dans mon pic de forme, les sensations les jours précédents me le faisait préssentir. Le staff a fait un coup de boeuf au fartage, avec cette neige fraichement tombée, ça aurait pu être galère. Chapeau! Mais la sensation vient aussi de ce tir groupé historique, récompensant le travail d'équipe.

Quoi qu’il arrive à Rogla le week-end prochain sur un 30km classique mass-start, la première partie de saison de l’équipe de France est plus que réussie. On attend maintenant le Tour de Ski avec impatience pour d’autres exploits tricolores.

(avec AFP)

Photos : copyright Nordic Focus