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Mettre en place une philosophie de tir

"Les Norvégiens sont venus me chercher car ils avaient besoin de quelqu’un pour améliorer leur entraînement au tir." explique Siegfried Mazet qui entame sa troisième saison avec sa nouvelle équipe.

Historiquement, il faut le savoir, ils ont toujours plus ou moins dominer le biathlon notamment grâce à la partie ski de fond et non avec le tir.

Mais sur ces dix dernières années, le biathlon a évolué car de bons skieurs sont devenus aussi de bons tireurs. Cependant, ils étaient restés sur les mêmes schémas d’entraînement axés sur ski de fond, ils n’avaient pas de philosophie au tir.

Voilà pourquoi les Norvégiens m’ont recruté, pour la même raison ils ont choisi au printemps dernier un Italien, Patrick Oberreger nouvel entraineur du tir pour les filles. Ceci pour les aider à compléter les manques de ces dernières années.

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Johannes Boe peut-il rivaliser avec Martin Fourcade ?

En Norvège on aimerait bien mettre un terme au long règne du Catalan mais les soucis de santé rencontrés cet automne par Boe n'incite pas à l'optimisme.

Egil Kristiasen, son entraineur pour la partie de ski de fond a déjà fait part de ses craintes mais Siegfried Mazet reste beaucoup plus positif.

"C’est vrai que vu comme ça, mis bout à bout, ça fait beaucoup. Mon collègue Egil pense que ce sera assez difficile pour lui de retrouver son niveau, mais moi j’y crois, j’y croirai même si on a juste 10% de chance de l’atteindre, peu importe.

Mon rôle est de motiver les gens à aller chercher ce qu’ils ont à aller chercher, c’est-à-dire l’atteinte de leurs objectifs même si leur préparation a été tronqué.

La deuxième chose, en considérant que ce qui a été fait en amont dans la préparation, et malgré ces quelques semaines d’entraînement manquées, on se dit qu’au final ce n’est pas grand chose.

Il faut voir les choses différemment : Johannes s’entraîne depuis 10-12 ans régulièrement. Donc oui, il risque d’avoir un démarrage poussif en début de saison mais il va certainement monter petit à petit en puissance au fur et à mesure des courses.

Il reste cependant une part de mystère, on ne peut pas savoir et prédire comment le corps fonctionne et celui qui le sait est vraiment fort et malin. Et ça, Dieu seul le sait et il n’est pas bavard !

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Le budget de fonctionnement pour la Norvège 

De nombreuses personnes parlent souvent des gros moyens mis à disposition pour les équipes de fond ou de biathlon. C'est une réalité, mais tout n'est pas aussi simple car le systême repos sur des fonds privés.

D'ailleurs en ce moment la Fédération Norvégienne de Biathlon cherche toujours, depuis quelques mois, un sponsor principal pour son équipe national sous peine de devoir, ce printemps, faire des choix compliqués.

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En France, le systême est totalement différent. Siegfried Mazet, qui a connu les deux équipes, nous donne plus d'informations.

" Cette question importante et je vais détailler ma réponse.On compare un pays, 5 millions d'habitants, où le ski de fond est le sport N°1, ceci en pratique loisir ou compétition, alors qu’en France, 66 millions d'habitants, ce n’est pas du tout le cas.

Donc forcément qu’il y a déjà davantage de moyens en Norvège, qui plus est, sont pour beaucoup apportés par des sponsors privées, et c’est là toute la différence entre les deux fédérations de ces deux pays.

La Fédération Française de Ski possède une convention avec son Ministère, celui-ci lui reversant une somme d’argent, environ 500 000 euros chaque année pour le biathlon en plus des CTS (conseillers techniques sportifs) et des cadres mis à disposition, non compté dans le budget de la FFS.

Il me semble que pour toute la FFS, c’est 4 millions d’euros et 80 cadres qui lui sont alloués par le Ministère, sans oublier non plus les primes versées par l’État pour les athlètes français, alors que ce n’est pas le cas ici !

En Norvège, l’État n’intervient pas dans la Fédération, donc il est difficile de faire un ratio ou de comparer ces deux systèmes, car ils fonctionnement différemment.  Et ça c’est important car beaucoup de monde ont des fantasmes sur la Norvège.

D'un autre côté, je pense qu’en France, avec les versements du Ministère,  il n’y a tout de même pas de quoi se plaindre.

Les athlètes véhiculent beaucoup d’images, d’informations sur les réseaux sociaux, et en ayant été moi-même leur entraîneur j’ai constaté qu’ils ne se rendent parfois pas compte de leur chance ! Ils ont leurs sponsors, qu’ils mettent bien en avant, mais ils oublient toujours le plus important : le Ministère des Sports.

En effet, c’est le plus gros de leur sponsor et ils devraient le mettre en avant sur chacune de leur publication."

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Pour lire la suite et la totalité de ce long interview accordé par Siegfried Mazet au site Altitude Biathlon : Cliquez ICI

 

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Photos : Nordic Focus

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