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La Russie mise sévèrement en accusation

Ce rapport McLaren, commandé de manière indépendante par l'AMA va faire couler beaucoup d'encre et sans doute faire beaucoup de dégats collatéraux dans une Russie totalement sous pression.

McLaren accuse clairement : Le ministère des sports russe a contrôlé, dirigé et supervisé les manipulations, avec l'aide active des services secrets russes".

Selon lui le sous ministre des sports Yuri Nagornikh avait accès à tous les tests positifs et "décidait qui serait protégé et qui ne le serait pas".  McLaren ne voit pas comment le ministre des sports Vitaly Mutko n'a pas été au courant.

Par contre il ne dit rien contre le comité olympique Russe et n'a pas trouvé de preuve d'une quelconque malversation au sein de cette instance.

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Le système de dopage d'Etat aurait duré quatre ans

McLaren, qui possède des preuves accablantes pour étayer ses accusations revient par exemple sur les mondiaux d'athlétisme 2013 disputés à Moscou.

 "Le laboratoire (de Moscou) a mis de côté des échantillons positifs, qui devaient être échangés, en enlevant les bouchons et en remplaçant l'urine sale, avant que les échantillons ne soient envoyés à un autre laboratoire sur instruction de l'IAAF."

"Le personnel du laboratoire de Moscou n'avait pas le choix quant à son implication dans ce système".

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Ce systême de dopage d'état instauré en 2011 a bénéficié à de nombreux sportifs.

Les sports cités dans le rapport McLaren sont très nombreux et l'on retrouve sans surprise l'athlétisme en première ligne, puis l'haltérophilie. Les sports d'hiver sont évidemment touchés avec Sotchi avec 13 skieurs ou fondeurs et 10 biathlètes.

On parle ici de tests anti-dopage truqués entre 2011 et 2015.

Voici une partie des  chiffres cités dans le rapport :

Athlétisme, 139 cas de tests truqués

Haltérophilie, 117

Sports non-olympiques, 37

Lutte, 28

Cyclisme, 26

Patinage, 24

Natation, 18

Hockey sur glace, 14

Ski, 13

Football, 11

Biathlon, 10

Bobsleigh, 8

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Le rapport McLaren met aussi en lumière les pratiques hallucinantes utilisées durant les JO de Sotchi.

Pour cacher des échantillons positifs les Russes avaient creusé un trou dans les murs du laboratoire d'analyse et un faux plombier, en fait un agent des services secrets, venait l'enlever et l'échanger.

Le New York Times publie aujourd'hui sur son site internet tous les détails de ce scandale accompagnés par des plans et des photos détaillées.

Tout se passait la nuit avec le faux plombier qui venait faire son travail. Les échantillons partaient ensuite chez les services secrets qui avaient accès au laboratoire grâce à de faux laissé-passé.

Deux heures plus tard, la personne du FSB revenait avec des échantillons d'urine propre et les donnaient à la personne complice au sein du laboratoire évitant ainsi tout risque de contrôle positif.

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Suite à la présentation de ce rapport et les preuves accablantes contre la Russie, l'Agence Mondiale Anti-Dopage demande l'exclusion de la Russie des prochains JO de Rio et de tous les prochains grands rendez-vous internationaux.

A suivre...

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Photo : Nordic Focus