Vincent, comment avez-vous appris que Marie-Laure avait une médaille ?
"Je suis très content que Marie-Laure ait fait une troisième place aujourd'hui. J'ai pu voir sa course quand je suis arrivé. Elle a été vraiment costaud. A 21 ans, faire 20/20 au tir en partant de la sixième position pour finir derrière Neuner et Kuzmina, elle a montré qu'elle avait les épaules d'une grande biathlète. Nous n'avons pas pu nous voir encore, avec les conférences de presse, et les contrôles antidopage, je ne sais pas si on pourra se voir avant les cérémonies des fleurs et des médailles ce soir. "

 Imaginiez-vous avoir tous les deux autant de médailles aux Jeux ?

"On imaginait toujours pouvoir aller décrocher des médailles avec le relais. Mais autant de médailles, non ! C'est une semaine de folie. J'espérais une médaille sur 20 km, parce que je suis un bon tireur, mais là deux médailles en sprint et en poursuite, c'est vraiment un rêve, c'est incroyable. Ce qu'on vit avec Marie-Laure est grandiose: elle m'a mis les larmes aux yeux, je lui avais dit que c'était sa course. C'est vraiment une grande".

 Etait-ce difficile de partir en tête et d'être le chassé ?
 "Je pars en tête, c'est sûr que ce n'est pas une situation facile. Derrière, il y a Emil Egle Svendsen, un des grands messieurs qui a déjà une quinzaine de victoires à son actif. Lui et les autres ont dû faire la course pour me rattraper, ils ont vu que j'étais là et que j'avais quand même les épaules solides avec mes deux (séances de) tirs sans faute, dont le premier très vite envoyé".

 Bjorn Ferry (SWE/1er): "J'ai perdu six semaines d'entraînement entre mi-septembre et mi-octobre à cause d'un problème physique. Avant Noël, je me sentais vraiment bien. Aujourd'hui c'est MON jour. Au deuxième tour (du parcours), j'ai réalisé que je skiais vraiment bien et j'ai commencé à croire que je pouvais suivre les leaders. Au 4e tour (et dernier), je suis sorti en tête avec Jay (le Français 3e) et j'ai vu qu'il était fatigué. Il s'est accroché un peu et ensuite je me suis dit que je pouvais gagner et j'ai attaqué."

  Christoph Sumann (AUT/2e): "Je me suis entraîné dur dans la période de Noël pour préparer ces JO. En janvier, le ski était bien mais j'ai eu des soucis au tir. Je savais que j'allais être bien ici en ski, car on a eu une longue pause. J'ai eu des soucis à l'estomac ces trois derniers jours. Ceci explique aussi peut-être mon sprint raté. Je ne me sentais encore pas très bien ce matin mais je n'ai pas eu de soucis pendant la course. Je pense que j'ai été victime d'une intoxication alimentaire."

  Christian Dumont (entraîneur des équipes de France de biathlon):

"Qu'est-ce-que voulez que je vous dise ? Quatre courses, quatre médailles alors qu'on n'était pas attendu sur les courses individuelles, c'est fou ! On commence seulement les JO. Les 4 médailles de Turin c'était déjà énorme. Les JO ne sont pas finis. Cela fait beaucoup de sollicitations. On perd peut-être une couleur de médaille avec la fatigue et le stress. Il faut faire ce qu'il faut maintenant pour protéger les athlètes. Jusqu'à maintenant, on était en retrait sur ces courses. Là ça marche. J'avais dit ce matin qu'il fallait faire 10 sur 10 aux deux tirs couchés pour rester au contact. C'est quelque chose d'inexplicable, de fantastique."

Photo : copyright Nordic Focus