Martin Fourcade a pourant connu une petite période délicate au sortir des JO, pas facile de se replonger dans un nouveau cycle après deux consécrations suprêmes.

"J’ai eu une période d’une semaine de flottement où je me suis dit : « finalement j’ai gagné tout ce que j’avais à gagner dans mon sport ». Ça a été une période un peu difficile parce que je me suis dit : « pourquoi continuer ? ».

Dès la première Coupe du monde (ndlr : après les JO), j’ai retrouvé le plaisir. J’ai vu que j’avais toujours envie de me battre, toujours envie de gagner.

Et ça, c’était quelque chose d’incroyable, sentir que malgré toutes ces belles médailles, malgré ce petit aboutissement, j’avais toujours cette flamme qui me pousserait à me dépasser".  raconte le numéro un mondial sur le site www.sport365.fr

L'été ne s'est ensuite pas du tout déroulé comme prévu avec cette mononucléose qui l'a gêné durant environ deux mois. Aujourd'hui les choses sont rentrés dans l'ordre et l'ensemble des clignotants passent au vert. 

Martin Fourcade pourra défendre dans quelques semaines sa place de leader mondial avec de nouveaux objectifs en tête.

Il y a les Championnats du monde de biathlon en février en Finlande qui me donnent vraiment envie. Ce sont toutes les compétitions qui me font rêver. Je me rends compte que j’aime mon sport, j’aime ma discipline.

Finalement, je n’ai peut-être pas besoin des Jeux Olympiques pour me donner à 100%. J’essaierai d’être performant et ambitieux sur toutes les compétitions auxquelles je me présenterai."

Prendre un bon départ à Östersund 

Une épreuve que j’apprécie beaucoup et où j’ai un très bon ratio de victoires. C’est l’ouverture de la Coupe du monde et c’est toujours une configuration particulière. C’est ce qui lance dans le bain, c’est ce qui permet d’avoir la confiance dès le début ou de ne pas l’avoir. C’est une situation que j’aime beaucoup."

Le plus gros danger viendrait il de sa personne, d'un éventuel manque de professionnalisme ?

"C’est pour l’instant quelque chose qui ne m’inquiète pas. Je crois que le jour où je n’aurai plus cette envie, j’aurai, j’espère, l’intelligence de passer à autre chose. Parce que je sais que c’est cette implication, ce dévouement à mon sport qui me permet d’être aussi performant.

Le jour où je ressentirai que je n’aurai plus la flamme pour m’investir autant dans ma discipline, je trouverai une voie de reconversion."

Martin Fourcade cite ensuite ses possibles rivaux pour l'hiver 2015. Il ne donne pas de noms mais parle évidemment des Norvégiens, des Russes et de ses coéquipiers bien capables de réussir eux aussi de jolis coups.

"Les Norvégiens resteront mes principaux adversaires. Il y a aussi quelques Russes qui sont très dangereux. Il y a aussi mes coéquipiers qui donnent le meilleur d’eux-mêmes. Ils ne sont pas loin derrière pour me pousser. Mais si je devais mettre une pièce sur mes adversaires, ça serait sur les Norvégiens."

Pour terminer le triple vainqueur du globe revient en détail sur sa façon de se préparer. Un investissement de tous les jours indispensable à sa réussite.

"C’est avant tout un travail sur soi-même, notre volonté qui est mise à l’épreuve tous les ans, tous les jours. En me levant le matin, c’est moi qui décide d’aller à l’entraînement, c’est moi qui décide ou non de faire les sacrifices.

C’est forcement une détermination, une force mentale qu’on doit travailler, qu’on doit entretenir. Il y a des personnes qui y arrivent plus facilement que d’autres.

Je ne conçois pas de faire des sacrifices à 90% et de ne pas faire les 10% qui me permettraient de l’emporter. Le jour où je n’aurai plus ces 100% en moi, et bien je passerai à autre chose."

Photo : Nordic Focus