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Pas de changement dans sa préparation

La perspective des Jeux Olympiques de PyeongChang ne bouleverse pas le numéro 1 Tricolore. Il s'est préparé comme les saisons précédentes en s'appuyant sur sa longue expérience.

"On s'investit autant pour chaque saison. Après, le déroulement de l'hiver peut changer pour l'objectif des JO, mais ça ne nous empêche pas de courir la Coupe du Monde." avoue t'il dans une longue interview donnée au Journal du Centre. 

"On fait des choix. Il y aura des impasses pour faire des stages. Mais on ne peut pas disparaître et revenir pour les JO. On a eu dans le passé des athlètes qu'on ne voyait qu'une fois tous les quatre ans. Mais ils se sont souvent fait attraper pour dopage

Faire de la compétition, c'est usant. On fait cinquante courses par hiver et, quand tu finis la saison, tu es cramé. Mais se confronter à des concurrents, c'est ce qui permet de voir ce qu'il faut travailler."

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Objectif le 15km skating aux JO

Cet hiver Maurice Manificat retrouvera au programme olympique sa course fétiche. Sacré vice-champion du monde en 2015 sur ce format, il fera partie des candidats au podiums en Corée.

"Sur le 4 x 10 km, on sait qu'on est capable de réussir quand tout est réuni. On est une équipe d'outsiders, mais on a une bonne carte à jouer. Sinon, il y a les épreuves individuelles et mon gros objectif sera le 15 km libre.

Il y aura aussi le skiathlon, où on part en style classique puis on change de ski pour finir en skating. Le 50 km sera en style classique cette année, cela alterne tous les quatre ans."

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Pas d'impasse sur le Tour de Ski

Le Tour reste un évènement incontournable du circuit coupe du monde et Manificat entend bien briller une nouvelle fois sur cette épreuve qui lui réussit bien. 4eme en 2017, voir photo, juste derrière Cologna, il a toujours le podium dans le viseur.

"Je le fais tous les ans. Il m'est arrivé une ou deux fois d'arrêter avant la fin car je sentais que la fatigue me gagnait. Il faut savoir prendre ce genre de décision pour préparer la suite.

À l'inverse, un bon résultat est bon pour le mental. Physiquement, je sais gérer l'après-Tour de ski. Même une année olympique, je ne me sens pas de faire l'impasse, mais peut-être que je changerai d'avis si je ne me sens pas prêt.

C'est la force des athlètes d'expérience de gérer ça. On se connaît mieux avec le temps, même si on ne se connaît jamais à 100 %.

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Pas inquiet pour l'avenir même si

"Il y a beaucoup de jeunes dans notre discipline mais la formation a évolué. Avant, on faisait du fond et le choix vers le biathlon se faisait après. Maintenant, c'est une bi-formation dès le début et beaucoup partent vers le tir.

Mais il y a toujours de l'engouement, on le voit sur les championnats de France. Ça s'inscrit aussi dans une évolution nature, comme le trail. On cherche à s'évader. La seule chose qui m'inquiète, c'est le manque d'enneigement. La magie de l'hiver, c'est le blanc."

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Professionnel

"Les athlètes de l'équipe de France, on en vit bien. Bon, ça n'est pas le foot(rire) ! J'ai un contrat avec les douanes et je suis en disponibilité. Je suis considéré comme professionnel.

Les jeunes n'auront pas tout ça mais, aujourd'hui, l'État reconnaît mieux le statut de sportif de haut niveau. Notamment pour les cotisations retraite. C'est reconnu comme un vrai métier. Tu ne gagnes pas d'argent mais tu travailles !

Tu commences jeune et tu fais des journées de malade. À 15 ans, on sait déjà où on va et on est plus mature que les autres."

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Photos : Nordic Focus

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