Robin , ta préparation estivale s’est très bien passée avec cerise sur le gâteau un titre de champion de France . Que du bonheur pour toi ? et pas mal de confiance pour la suite ?

« Oui plutôt bien ! J'ai bien bossé depuis le mois de mai, j'ai pu faire ce que je voulais sur l'été. J'ai juste été malade la semaine avant les championnats de France, mais finalement ça m'a plutôt réussi ! C'est clair que le titre me fait vraiment plaisir, après ça reste du ski roue et notre objectif à tous reste l'hiver alors je ne m'enflamme pas. Par contre la manière dont j'ai gagné la course et les moyens que j'ai mis en place pour être le meilleur sur le weekend me montrent que je travaille et que je fais des choix qui vont dans le bon sens, que je me perfectionne aussi, et ça c'est très positif, ça rassure et ça motive. »

Tu as skié à Super Besse avec les couleurs du Team-Grenoble. Est-ce que ce Team te soutient financièrement ou il s’agit uniquement d’un soutient logistique, technique et physique ? 

« Le Team Grenoble est mon deuxième groupe d'entraînement après l'équipe de France, ce sont mes potes, mes racines dauphinoises et c'est très important pour moi de les représenter. Je suis très fier de notre doublé avec Cyril sur les terres d'origine de notre président Yves Fournier. Le team ne m'aide pas financièrement, il n'en a pas les moyens, mais il m'assure un soutien logistique et technique sur toutes les compétitions françaises, et me permet de faire des stages de préparation, comme cette semaine où nous sommes en train de skier dans le tunnel d'Oberhof. C'est un gros plus pour moi, mais c'est surtout une équipe où des gens se bougent pour trouver des moyens pour que ceux qui ne sont pas en équipe de France et qui n'ont pas de contrat puissent continuer à pratiquer le ski de fond à haut niveau, et ça, c'est ce qui va sauver le nordique français, et il faut vraiment respecter l'initiative des Teams régionaux. »

Est-ce que tu as les moyens financiers de te consacrer à 100% au ski ?

« Grâce à mon contrat avec l'armée de terre, j'ai un salaire qui me permet de vivre et de pratiquer mon sport à 100%, c'est un énorme avantage et je les en remercie. J'ai un contrat avec ma station Villard de Lans, donc je ne me plains pas, mais c'est sûr que je ne peux pas voir à très long terme, mais je suis jeune, je ne me pose pas de questions, j'ai mon contrat militaire jusqu'en 2012 alors je me concentre uniquement sur le ski et je consacre tout mon temps et mon énergie à me donner les moyens de réussir. Après, je cherche évidemment de nouveaux sponsors pour pouvoir réaliser certains projets dans mes préparations futures, mais nous souffrons quand même du manque de médiatisation sur les chaînes de télévision nationales, et ce n'est pas évident de trouver des partenaires solides. »

Comment as-tu géré cette période printemps-été ? Tu as suivi le même programme que l’an dernier ?

« Je suis sorti d'une saison où j'ai pris énormément d'expérience, j'ai vécu ma première olympiade et j'ai des souvenirs pleins la tête, alors c'est sûr que je suis reparti sur le chemin de l'entraînement avec beaucoup d'envie et de rêves en tête. J'ai repris globalement les mêmes axes de travail que l'an passé, je ne vais pas tout changer puisque ça a bien fonctionné. Je vais juste encore mettre plus l'accent sur certains points que je dois perfectionner, (le classique notamment) et explorer d'autres pistes afin de mieux me connaître et exploiter au mieux tout mon potentiel. »

Et maintenant quel est ton agenda avant les premières épreuves ? A quand le premier stage sur neige ?

En septembre, stage sur skis sous le tunnel d'Oberhof avec le Team Grenoble, puis stage à Prémanon avec l'équipe. Puis direction Tignes en octobre pour l'ultime phase de notre préparation, 3 stages en altitude pour nous amener début novembre aux sélections coupe du monde.

Des sélections sont elles déjà prévues pour participer à l’ouverture de la coupe du monde à Gaellivare ?

Oui, autour du 10 novembre à priori, où il y aura de la neige en France à basse altitude, sinon ce sera Tignes comme l'an passé.

L’an passé tu as brillé plus d’une fois au niveau mondial, avec notamment un 6e rang à Davos, est ce que tu penses avoir passer un cap ?

« L'an passé j'ai franchi un cap c'est sûr, mais je pense que c'était surtout un cap mental, je me suis libéré complètement avec la 6e place de Davos, mais je pense que mes 3 autres places dans les 30 premiers, je les avais dans les jambes depuis quelques temps déjà, vu ce que j'arrivais à faire en France. Aujourd'hui, ces résultats m'ont donné de l'assurance, je vois plus loin et plus grand, et je sens que j'ai encore progressé physiquement, je me sens plus fort, et le test de Super Besse va complètement dans ce sens. »

Quels sont tes objectifs pour cet hiver ?

« L'objectif principal sera de confirmer ma régularité de l'an passé en skating en skiant à mon niveau et me qualifier tôt pour Oslo dans un premier temps, afin de me rassurer et pouvoir préparer au mieux le 50km que j'affectionne particulièrement et viser là bas une jolie perf. J'attends de voir mes progrès en classique se concrétiser pour gagner en polyvalence, notamment pour briller sur un tour de ski, et je rêve de grimper sur ce podium de coupe du monde alors une belle grosse course en skate ce serait parfait ! »

Photos : copyright Nordic Focus