Après l’école des troupes aéroportées de Pau en 2012 et les fusiliers commandos de Lorient en 2011, les athlètes s’immergent au sein du 2e REP de Calvi. Un premier briefing sur le bateau leur fait découvrir succinctement leur destination, le programme de la semaine et l'unité qui les accueille. 

Pris en compte dès le lundi matin par le lieutenant-colonel Steve Revoil, adjoint au chef du bureau opération et instruction, ils forment 3 groupes distincts.

Manipulation d'armement, tirs aux armes légères, topographie, découverte des rations de combat, reconnaissance du parcours de tir, autant d'activités réalisées avant d’enchaîner sur le déplacement tactique de nuit.

Accompagnés de légionnaires, ils ne marchent pas les 4h estimées mais 8 à 9h, dans le noir, en plein maquis corse, sans optique de nuit. Le rythme est élevé, tous ont mal aux jambes, aux pieds et fatiguent dans l’enchevêtrement impénétrable de la végétation ; personne ne se plaint.

Cohésion et entraide sont les maîtres mots. Ils prennent soin de chacun et surveillent les plus fatigués. Volontaires, déterminés, ils ont un « mental d'acier » et un « sacré dynamisme » témoignent les cadres du 2e REP.

Le maquis a raison des bras et des mains de beaucoup d’entre eux et c’est pour certains en rampant qu’ils arriveront à se frayer un chemin. Trois heures seulement leur sont accordées avant de repartir pour le parcours de tir et la destruction de l’objectif.

Mais c’est toujours avec le même entrain et bonne humeur qu’ils se donnent. « Même s'ils rigolent, ils savent faire la part des choses au bon moment et redevenir sérieux »,  témoigne Emmanuel Jaud, journaliste pour TV8 Mont-Blanc.

2014TEMHM05-07_0006.JPG

Dans l’après-midi, ils découvrent le régiment, son histoire, son patrimoine, ses valeurs et ses traditions. L’accueil des légionnaires est chaleureux. Mélangés au sein des compagnies, ils dînent et partage avec eux autour d’une bière.

Mercredi, le rassemblement au clairon amorce l'activité amphibie de la journée. Vêtus de combinaisons en néoprène, ils découvrent le matériel des plongeurs, sont initiés aux techniques de nage avec palme, au dessalage et resalage en zodiac.

Mis en situation, ils s'appuient mutuellement lors d'un assaut tactique sur la plage pour prendre contact avec des partisans. Habitués à s'adapter très rapidement, ils s'approprient en une seule fois les gestes enseignés « mais heureusement qu'il ne fallait pas faire le double de nage et de bateau ! » souffle le soldat de première classe Guillermo Fayed.

La phrase du jour est d'ailleurs donnée en souriant par le directeur, le lieutenant-colonel Patrick Desbrest : « cela conforte la règle : les alpins et montagnards n'aiment pas trop l'eau surtout quand elle est salée ! ».

Le repas commando fractionne cette journée physique en deux. Ils ne tuent ni la poule ni le lapin mais doivent faire du pain, du riz et cuire le poulet avec ce qu'ils trouvent ...

Un exercice de style réalisé avec brio mais qui ne les épargne pas de la surprise du chef : la sardine crue. Moment inoubliable pour certains, qui n'arriveront pas à l'ingérer en entier ...

Le séjour arrive à sa fin et le jeudi est marqué par 3 activités dont la participation à un cours dit « TAP » (troupes aéroportées) au profit de nouvelles recrues fraîchement arrivées au régiment.

2014TEMHM05-07_0218.JPG

Lors de la cérémonie du 8 mai à Calvi, les caporaux-chefs Simon Fourcade, Adrien Théaux et Anaïs Bescond reçoivent la médaille de la jeunesse et des sports, échelon bronze.

Enfin, la piste d'audace clôture le stage pour ces athlètes qui « ont été au bout de leurs efforts » dans les moments difficiles explique la sergent-chef Sabine Hudry, adjointe du directeur de l’EFMS. 

« Lorsque je vous ai vu arriver j'ai cru voir arriver des « guignols ». Lorsque j'ai travaillé avec vous je me suis aperçu qu’en vérité vous étiez des guerriers. Et le jour où je saurais skier comme vous avez su tirer, ce jour-là, je serai heureux », sergent Spahic de la compagnie d'éclairage et d'appui. 

Pourquoi ce stage ? : 

Quelques mois après les Jeux Olympiques de SOTCHI et une saison hivernale dense, l’occasion s’offrait de permettre aux athlètes de haut niveau de la Défense (SHND) de suivre une semaine de stage dans un cadre militaire à la hauteur de leurs ambitions. 

Objectifs et avantages du stage : les athlètes ont rarement l’occasion de se réunir et d’évoluer ensemble autour d’activités militaires et/ou sportives de cohésion. Hormis lors des championnats du monde militaires et les Jeux Olympiques, le nordique et l'alpin ne sont jamais regroupés.

Ce stage permet donc de renforcer la cohésion du groupe, d’approfondir la connaissance individuelle et collective dans un contexte dépaysant. C’est sans doute là une des plus importantes plus-values de ce concept d’équipe institutionnelle.

2014TEMHM05-08_0052.jpg

Ce stage permet également aux athlètes militaires de découvrir une autre facette de l'armée de Terre, en participant aux activités d’une unité prestigieuse telle que le 2e REP, dont les qualités sont communes : courage, abnégation et héroïsme.

Réciproquement, ce stage est l’occasion de présenter le haut niveau du sport militaire à l'ensemble des légionnaires du régiment.  Au total, 27 d'entre eux était présents. 

Réactions : 

A propos des rations de combat : 
Caporal-chef Cyrille Miranda : « Franchement, je les aime bien surtout les céréales du matin ! ».

A propos de la marche tactique de nuit et du parcours de tir : 
Soldat de première classe Célia Aymonier : « C’était une sacrée aventure, un sacré périple hier soir. On a bien rigolé mais il y a des moments où on rigolait un peu moins. Il avait une bonne cohésion, une belle ambiance dans les moments difficiles. J’ai été bien épargnée pour ma part pour les ampoules.

2014TEMHM05-05_0247.jpg

C’est enrichissant de tirer avec d’autres armes. Les cadres du 2e REP sont très pédagogues. C’est un régiment qui m’impressionne beaucoup notamment quand je les vois défiler au 14 juillet. Cela me donne des frissons. C’était impressionnant de venir ici. On sent régner cet esprit de famille et d’entraide. C’est vraiment sympa». 

Sergent-chef Sabine Hudry, adjointe du directeur de l’EFMS, ancienne athlète de haut niveau : « Ils ont été au bout de leur effort. Ils n’ont pas beaucoup dormi mais ont été au rendez-vous pour le tir de ce matin. Ce stage leur permet de partager sur l’entraînement. Ce sont des copains qui se connaissent par leur cursus scolaire. Ils aiment se retrouver. Pour ma part, j’ai participé au stage à Givet en 2006 ». 

A propos de l'activité amphibie :
Sergent-chef Mihai, 3e compagnie de combat, 14 ans de service : « Ce n'est pas comme sur la neige ! Mais ils se sont bien débrouillés. Je dirai même qu'ils se sont très bien débrouillés. Techniquement parlant, je leur ai montré une seule fois chaque action à mener et ils reproduisaient dans la foulée à l'identique ! ».

Caporal-chef Coraline Hugue : « Pour le repas commando, chacun avait des tâches à faire, entre ceux qui cuisaient le riz, ceux qui faisaient le pain et ceux qui s’occupaient de la viande ! On était dans les temps ! Le repas était bon mais le dessert n'était pas très digeste. C’était même à vomir avec cet arrière-goût qui reste ...».

Gendarme adjoint volontaire Mathias Wibault : « On avait déjà  une première expérience dans l'eau avec le stage à Lorient, mais ici c'était différent et intéressant de voir autre chose ! ».

2014TEMHM05-08_0060.jpg

Emmanuel Jaud, journaliste pour TV8 Mont-Blanc : « La journée amphibie c'était un grand moment pour tous. On voit tout de suite la mentalité des sportifs. Même s'ils rigolent, ils savent faire la part des choses au bon moment et redevenir sérieux. On l'a vu avec le resalage et le dessalage, ils sont capables de rentrer tous dans le rang. Ils répondent présents au bon moment ».

Lieutenant-colonel Patrick Desbrest, directeur de l'EFMS : « Le bilan de cette deuxième journée est très positif. Mais cela conforte la règle que les alpins et montagnards n'aiment pas trop l'eau surtout quand elle est salée ! ».

Sindy Thomas, photographe indépendante : « Ce que je retiens : une bonne ambiance. Les activités rapprochent les personnes qu'ils soient de l'équipe ou de l'encadrement. Le stage était varié en activité. Je n'avais jamais travaillé avec des militaires auparavant. C'est une bonne façon pour moi de découvrir les facettes de la légion et de la vie militaire. Le cadre est exceptionnel ».  

Texte et photos : EFMS / Presse