Nicolas Michaud avait prévenu 

"Si on repart dans ces conditions, je m'en irai" disait-il au printemps. Le DTN Fabien Saguez lui répondait alors qu'il ne pouvait pas faire mieux.

Une décision qui a fait grincer de nombreuses dents chez les skieurs, lassés de devoir ce serrer la ceinture. A l'image des combinés obligés de se faire eux même à manger, obligés de réduire le nombre de stages.

Même restriction du côté des techniciens avec peu de moyens pour faire évoluer l'indispensable structureuse. Dans ces conditions, Michaud ne se sentait plus capable de réussir dans ces conditions.

"Je veux provoquer un choc et faire avancer les choses car depuis le printemps je n'ai pas vu un Euro" dit-il dans l'Equipe. "Je pense que l'on est au seuil minimum pour que les athlètes puissent travailler décemment."

"Ce n'est pas du chantage, je ne fais pas le procès de la fédération, je leur reproche de ne pas avoir résolu la problématique du nordique pour peu d'argent." 

Nicolas Michaud n'a pas donné de chiffres mais d'après les infos circulant il manquerait entre 80 000 et 100 000 pour satisfaire les "nordiques". 

Il faut savoir que les équipes de France de ski alpin disposent d'un budget de 4 millions d'euros, les équipes de France de nordique (fond, biathlon, saut, combiné) disposent de 2.6 millions d'euros.

Evidemment l'alpin draine avec lui plus de sponsors mais quand les nordiques ont encore à répartir cette somme entre les différentes disciplines, on comprend facilement la problématique.

Ce souci ne date pas d'aujourd'hui même si depuis huit ans le budget nordique alloué par la fédération a augmenté de 30% mais cela reste encore très insuffisant pour rester au top niveau. 

Le ski Français n'est pas encore capable d'attirer de gros sponsors. Sa culture des sports d'hiver reste trop régionale et le pays ne parvient pas à s'identifier aux champions. 

La faute cette fois aux chaines de TV nationales, toutes incapables d'assurer un suivi correct de ces disciplines.

C'est le gros handicap de la France par rapport à tous les pays dominant que sont la Norvège, la Suède, l'Autriche, la Suisse, l'Allemagne, la Russie et la Finlande.

Faut-il vendre et promouvoir le ski d'une manière différente ?

Les skieurs doivent ils êtres plus présents (site internet, réseaux sociaux) pour donner de la visibilité supplémentaire aux sponsors ?

Probablement que ces pistes méritent également d'être creusées.

Partout en Europe les skieurs sont des stars, partout les grands médias suivent le ski régulièrement, sauf chez nous, à quelques exceptions près.

Changer de culture c'est pas gagné...

Photo : Nordic Focus