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La websérie d'Aurélien Ducroz, double champion du monde de ski freeride

 

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Après la Turquie et l’Iran, Aurélien Ducroz continue d’explorer l’Asie centrale et nous amène dans les montagnes du Kirghizistan en compagnie des peuples nomades, plus habitués aux alpinistes en quête de sommets inconnus qu’aux riders aux larges spatules.

L’histoire commence il y a plus de deux ans, lorsque Romain (Grojean) présente à Aurélien, Stéphane Aubrée, un savoyard des Arcs qui vit six mois de l’année au Kirghizistan.

Depuis 20 ans, il organise des trip de trekking estival dans l’Est du massif de Tian Shan et commence à explorer le potentiel freerando de ces “montagnes célestes". En février, le pays a rouvert ses frontières aux heureux détenteurs d’un test PCR négatif, il n’en fallait pas plus pour qu’Aurélien, Romain et Eric saisissent l'opportunité d’un voyage.

Après 10h de vol jusqu’à la capitale Bichkek puis 12h de voiture sur la rive nord de Issyk-Kul (un lac salé grand comme dix fois le lac Léman !), les trois compères arrivent dans le village de yourtes de Jyrgalan accueillis comme des rois par Slava et sa famille.

"L'accueil des Kirghizes est impressionnant de bienveillance, on n’a pas cette image là des pays de l’ex-URSS, c’était incroyable. En plus, Slava qui est passionné de ski nous connaissait via les réseaux sociaux. Il a été assez bluffé de nous voir arriver chez lui, du coup il est venu toute la semaine en montagne avec nous, c’était top !” indique Aurélien Ducroz.

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Une variété de montagnes énorme

La superficie du Kirghizistan représente environ la moitié de la France avec 70% du pays à plus de 2000 mètres d'altitude. De très nombreux sommets peu parcourus culminent à 7000 mètres dont le plus démocratisé, le Peak Lenin.

“Le terrain de jeu est incroyable, il y a de la montagne pour tout le monde. Du beau ski dans les arbres, des couloirs alpins, des grandes faces ambiance Himalaya mais qui nécessitent de faire des camps avancés car les vallées sont immenses.

Il y a toujours une bonne journée d’approche dans une ambiance 100% sauvage.”

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Une neige hyper particulière

Est-ce le fait des immenses déserts de sable qui bordent le pays ou l’absence d’influence océanique sur ces Terres du Milieu ?

Toujours est-il que quand il neige en Kirghizie, c’est du gros grain qui tombe du ciel ! Ce qui donne une neige aussi agréable que surprenante à skier.

“Nous sommes restés méfiants et plutôt timides car il n’y avait pas de cohésion entre les couches de neige et quand ça cassait c’était sur de grandes profondeurs.

Il n’y a pas d’hélico de secours là-bas, les infrastructures sont inexistantes donc ce n’est pas le même engagement que chez nous. Tu skies avec une bonne marge.” Poursuit Eric Gachet.

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Au delà du ski, il y a le voyage

De belles conditions s’offrent à Aurélien et Romain pour leurs runs de bienvenue mais rapidement le vent rentre et un redoux alourdit considérablement le manteau neigeux.

L’équipe se replie avec sagesse et en profite pour découvrir l’impressionnante chasse à l’aigle des nomades, la vie quotidienne locale et la richesse de la cuisine Kirghize.

“Je ne suis pas parti dans l’optique de ramener des images de ski de malade. Je me suis plutôt dit qu’on allait découvrir un endroit de malade. J’étais hyper content de découvrir ce pays, on a été super bien reçu et tu te rends compte de la chance d’être né en France parce que là-bas, la vie est rude.

Les gars sont encore à la pelle dans les mines de charbon et dans les champs, tu te balades sur des kilomètres et il y a rien.

J’ai eu la chance de faire des choses vraiment sympa dans ma vie mais quand le chasseur m’a posé sur le bras son aigle qui l’aide à nourrir sa famille, ça restera un souvenir fort. Tu sens que c’est sa vraie vie, sa culture." Conclu Romain Grojean.