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Au tour du CNOSF

Après le cri d'alarme des dirigeants de toutes les fédérations adressé à Emmanuel Macron, c'est Denis Masseglia, président du Comité National Olympique qui monte au front.

Nos politiques n'ont pas vraiment pris conscience du poids du sport dans la société Française et continuent aujourd'hui de faire passer tout ce pan de l'économie comme la dernière roue du carrosse.

Même chose au sein de tous les grands médias qui pourtant évoquent la culture, à juste titre, à tour de bras, tout en oubliant, c'est désastreux, l'ensemble du monde sportif, professionnel et amateur.

"La rentrée a été délicate, on s'oriente vers une chute de 25% des licenciés, soit à peu près 4 millions de moins" indique Denis Masseglia au Figaro.

"Si vous estimez à 50 euros le prix d'une licence, cela ferait 200 millions d'euros. Et si l'on compare avec une licence club, là on dépasse le milliard d'euros. Si la situation perdure, les pertes seront encore plus fortes."

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Tout le monde est au bord du gouffre

Aujourd'hui l'ensemble des sports est sévèrement touché, tout comme les 170 000 clubs et les 15 millions de licenciés. Et les mesures qui seront annoncées ce soir par Emmanuel Macron ne feront qu'empirer cette situation.

"Pour le football, vivre avec des stades vides c'est plus de 600 millions de pertes annuelles (malgré les droits TV). Pour le rugby, le basket, c'est encore pire, c'est une vraie catastrophe économique" poursuit Masseglia.

"On pourrait autoriser un siège sur deux dans les stades, comme on le fait pour le cinéma et le théatre, en milieu fermé.

Je ne comprend pas pourquoi ce n'est pas le cas, il y a beaucoup de questions à poser par rapport aux évènements annulés, qui plus est en plein air."

Toute la filière du sport Français, qui pèse 448 000 emplois, est devenu un géant aux pieds d'argiles.

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Ouvrir enfin les yeux

Mais quand on essaye de parler économie du sport, la bienpensance, stupide, nous répond "Neymar et M'Bappé sont trop payés". Cela a toujours été de bon ton, en France, de critiquer le football, ceci depuis des décennies.

Pourtant derrière le salaire, très, trop élevés, des stars, se cachent des dizaines de milliers de salariés, des PME, et ce sont eux qui en payent le prix fort.

Il faudrait ouvrir les yeux, très vite, sur l'ensemble d'un secteur, à bout de souffle. Le football s'en sortira sans doute mieux que les autres, après tout c'est le sport N°1 dans le monde, mais que vont devenir les autres disciplines ?

Le sport Français ne doit pas devenir un bouc-émissaire et payer le sous-dimensionnement d'un systême médical, miné par les économies et la technocratie depuis 30 ans.

Reporter les évènements à l'infini, comme aiment le faire nos différents préfets, ce n'est plus possible.

Des dégats durables sont à prévoir et la faillite de nombreux clubs va devenir courante si les interdictions se poursuivent sous les yeux d'une ministre absente des débats depuis le début de cette crise.

Il faut revenir le plus vite possible à un mode vie le plus normal possible. Ceci avec des citoyens respectant absolument des mesures barrières beaucoup plus efficaces que toutes sortes de confinement.

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Photo : Nordic Focus

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