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Sergei Tarasov est un ancien biathlète Russe, né en 1965.

Durant le début des années 1990 il fait partie des tout meilleurs mondiaux comme en témoigne son palmarès

TOP RESULTS - SERGEI SEN. TARASOV (RUS)
  LEVEL YEAR EVENT IN SP PU MS RL
  Olympic Games 1998 Nagano-Nozawa Onsen (JPN) 15 22     3
    1994 Lillehammer (NOR) 1 3     2
  World Champ. 1997 Brezno-Osrblie (SVK) 30 =5 2   8
    1996 Ruhpolding (GER) 1 9     1
    1993 Borovetz (BUL) 2 3     2
 

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Officier dans l'armée Russe il représente également les sales années du sport Russe avec toujours cette pratique du dopage à grande échelle.

Ce dopage d'état et cette façon de mener des expériences folles sur les athlètes avec plus ou moins leur accord. 

Le site www.neveitalia.it est revenu en détail sur la terrible histoire de Tarasov grâce à un article retrouvé par hasard sur le web et traduit ensuite par une personne de langue maternelle Russe.

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Voici les principaux extraits :

Tout s'est passé entre le 6 et le 7 février 1992 avec un Tarasov prêt à recevoir une transfusion sanguine pour briller lors des JO d'Albertville.

"Mon sang a été prélevé durant l'été précédent lors d'un stage à Minsk. Ensuite il a été enrichi en vitamines puis stocké au congélateur" raconte Sergey Tarasov.

"Au total nous étions quatre à nous faire prélever notre sang. L'idée était de faire une transfusion à la veille des JO et j'ai donné mon accord" poursuit le biathlète Russe.

"Par contre tout s'est dégradé durant le transport à Albertville car les poches de sang n'ont pas été tenu au frais dans un réfrigérateur. Alors évidemment tout va très mal tourné pour moi."

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"Mon coeur allait exploser"

"J'étais le premier à tester ce mode opératoire que nous effectuons sans aucune expérience précédente. Le médecin me fait entrer dans une pièce. Il est tout blanc et tremblait comme une feuille.

Je lui ai demandé de rester tranquille. La transfusion a duré une dizaine de minutes. Mon rythme cardiaque était normal avec 35 battements à la minute.

Tout d'un coup mon coeur s'accélère et mon pouls atteint les 200 pulsations minutes. Je sentais que mon coeur allait exploser et immédiatement on arrête la transfusion." explique Tarasov.

"Ensuite je me suis évanoui et j'ai vu la mort arriver. Une lumière forte est apparue, elle m'aveugle et je revois ma fille. Je pense avoir franchi les barrières de l'au delà. Heureusement j'entend la voix de ma fille "papa, papa" et je me suis accroché à ses paroles."

"Je pense que j'ai sauvé la vie de quelqu'un car si une personne avec un coeur moins solide que moi recevait ce sang, elle ne serait plus là. Les poches de sang, non marquées, ont sans doute été mélangé en plus d'avoir été transporté sans frigo !."

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Suite sous la vidéo

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"Pendant quatre jours mon coeur a battu à 160 pulsations minutes en attendant que les premiers traitements reçus à l'hôpital fassent leurs effets."

"Le cinquième jour j'ai pu me lever un peu avec de l'aide. Mes médecins qui avaient fait la transfusion sont venus me voir et me remonter le moral mais sans jamais me donner d'excuse.

Je le comprend car j'étais d'accord pour cette transfusion."

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Déclaré mort à la TV

"Dans mon pays on m'a annoncé mort sur la chaine d'état. Heureusement ma famille n'a pas entendu. Quelques jours après la version officielle était une sévère intoxication par aux champignons."

"Les médecins Français voulaient me garder six mois mais les Russes m'ont embarqué de force à la fin des JO. Je suis rentré chez moi mais avec ma femme on appelait les urgences plusieurs fois par jours."

"Je souffrais de grosse baisse de tensions et d'arythmie cardiaque. Mon coeur me donnait l'impression de s'arrêter, surtout la nuit." 

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"Petit à petit je suis tombé dans l'anonymat, personne n'est venu me voir, on m'a laissé tomber."

"la Fédération ne voulait plus m'aider mais j'ai réussi à reprendre contact avec les médecins Français. Petit à petit ils m'ont conseillé de reprendre l'entrainement, j'ai pu retrouvé la forme."

"On m'a ensuite sélectionné pour les JO de 1994 ou je gagne l'or, l'argent et le bronze sans prendre un seul produit dopant. Par contre mon arythmie ne m'a jamais quitté."

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Revoir Tarasov champion olympique deux ans après avoir frôlé la mort cela relève aussi du miracle. On se demande comment ce biathlète a pu retrouver motivation et courage pour revenir et surtout gagner.

Il continuera encore quatre ans et décrochera encore le bronze du relais à Nagano.

Son histoire fait froid, très froid, dans le dos et révèle encore une fois au grand jour les terribles dérives du sport Russe avec cette culture du dopage d'état.

Elle témoigne aussi du peu d'intérêt envers les athlètes seulement considéré comme des cobayes, des pions construits pour ramener des médailles au pays et faire briller le marteau et la faucille à l'étranger.

Plus de vingt ans plus tard les choses ont un peu changé mais la Russie reste trop souvent en prise avec des soucis de dopage. Il faudra plus d'une génération pour effacer cette sale culture.

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Photo : www.biathlonrus.com