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Un long chemin

Tiril Eckhoff, alors âgée de 20 ans, fait ses débuts en coupe du monde le 17 mars 2011 lors du sprint d'Oslo. Ce jour là, elle se classe 49e et regarde avec envie les stars Neuner, Berger et Domracheva montées sur le podium.

La saison suivante, elle intègre l'équipe A Norvégienne mais les résultats se font attendre, tout comme l'hiver suivant où elle continue d'apprendre au contact des meilleures.

En 2014, c'est le déclic avec sa médaille de bronze sur le mass-start des JO de Sotchi, le bronze en relais et encore l'or sur le relais mixte. Sa carrière est définitivement lancée.

Tril Eckhoff est alors annoncée comme la successeur de Tora Berger, jeune retraitée, et elle aura du mal à accepter son statut. Souvent prise par le stress, elle ne parvient pas à se montrer régulière au tir.

"Aujourd'hui je peux l'admettre, j'ai connu une vraie anxiété car je voulais performer et cela ne marchait pas comme je voulais" indique t-elle à la NRK.

La Norvégienne, après Sotchi va connaître des bonnes périodes mais aussi des moments très difficiles comme en décembre 2017 lorsqu'elle se demandait si elle n'allait pas abandonner le biathlon.

"J'étais tellement déçue des mes performances que j'en suis tombé malade. Mais depuis j'ai appris, beaucoup appris, et désormais je sais gêrer mes peurs."

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Un changement d'entraineur qui a compté

L'arrivée de l'Italien Patrick Oberegger, en charge du tir au sein de l'équipe féminine de Norvéège, a été également un vrai tournant dans sa carrière.

"Il a toujours été là pour moi, il a toujours cru en moi, et on a mis en place un processus de trois ans pour améliorer le tir et le mental."

Eckhoff est effectivement passée de 75% de réussite en 2018 à 84% en 2021, une progression qui lui a permis de devenir la meilleure biathlète du monde sur l'ensemble d'une saison.

Connue pour être plutôt une biathlète de grand championnat, la Norvégienne a signé en 2021 le meilleur hiver de sa vie avec 13 succès, malgré une première étape compliquée à Kontiolahti.

La Norvégienne, outre sa précision grandissante au tir, c'est aussi une vraie bête de course. Une fille qui travaille énormément, une fille qui veut toujours gagner, toujours être la première, et le tout avec le sourire.

Même faire des chronos contre les hommes ne lui fait pas peur et plusieurs fois, ses entraineurs doivent la freîner dans son envie.

"Tiril n'abandonne jamais, c'est une battante, elle possède le caractère qui fait les grandes championnes. Elle est toujours à 100% et à appris à perdre avant de gagner, c'était important" ajoute Oberegger.

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La gagnante du général de la coupe du monde est devenue à son tour le modèle que ses jeunes coéquipières veulent imiter.

"Je l'admire beaucoup, elle reste toujours de bonne humeur dans toutes les circonstances. Elle possède un enthousiasme incroyable et là voir réussir de telles performances à 30 ans, c'est une énorme motivation pour moi."

Ingrid Landmark Tandrevold, 24 ans, victorieuse pour la première fois en coupe du monde hier à Östersund, sait ce qui lui reste à faire.

Quant à Tiril Eckhoff, elle entend bien poursuivre sa progression : "Je vais apprendre à mieux tirer dans des conditions venteuses." promet-elle.

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