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Faute de pouvoir réparer le safran tribord, endommagé vendredi soir, Alex Thomson (HUGO BOSS) a pris la décision de renoncer à boucler le 9e Vendée Globe.

Le skipper britannique est le 2e à jeter l'éponge après Nicolas Troussel le 16 novembre, suite au démâtage de CORUM L'Epargne.

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Alex Thomson n'avait plus le choix.

Privé depuis hier soir de son safran tribord, endommagé, le skipper britannique avançait depuis à petite allure. Impossible, sauf à réparer, de progresser à bonne allure autour du monde sans gouvernail à tribord.

Or, comme l'a précisé Alex Thomson dans un communiqué publié ce samedi à 15h30, « une réparation n'est pas possible.

Nous acceptons donc que ce soit la fin de la course pour nous. Moi-même, mon équipe et nos partenaires sommes bien sûr profondément déçus. Nous pensons que le meilleur était encore à venir dans cette course ».

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L'aventure ?

Le Britannique ne l'envisageait pas et, de toute manière, un skipper ne peut se retrouver à barrer le bateau, puisque le pilote automatique ne peut plus suppléer le marin. Alex Thomson se trouve actuellement à 1800 milles nautiques du Cap (Cape Town, Afrique du Sud).

A 10 nœuds, sa vitesse médiane depuis hier, il devrait rejoindre bon port d'ici sept jours. Pour cela, il va devoir organiser sa navigation, à plat, afin de pouvoir s'appuyer sur le safran bâbord.

La semaine dernière, dans le trio de tête, le skipper britannique avait dû concéder du terrain pour consacrer du temps à la consolidation d'une cloison structurelle à l'avant de son IMOCA.

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Thomson et le Vendée Globe, une histoire toute en contrastes

Alex Thomson aura été un animateur intensif de ce neuvième Vendée Globe, avant même le coup de canon donné le 8 novembre : son parcours, sa détermination, sa manière d'aborder ce tour du monde font du Britannique une icone de la course au large.

Ses quatre participations, avant celles-ci, ont été terres de contrastes. L'aventure, la découverte, débute lors du Vendée Globe 2004.

A bord de Sill, l'ancien bateau de Roland Jourdain, Alex Thomson prend le départ de son premier Vendée Globe, mais le Britannique doit abandonner à Cape Town, vît de mulet brisé.

En 2008, il prend le départ à bord d'un plan Finot-Conq, mais l'histoire tourne court : avant même le départ, son bateau est abordé violemment par un chalutier. Et malgré une belle réparation pour prendre le départ, Hugo Boss 2 doit jeter l'éponge après quatre jours de course, coque délaminée.

En 2012, sur le plan Bruce Farr Design ex- Estrella Damm, Thomson termine cette fois à la troisième place en 2013, derrière le duo Gabart-Le Cléac'h.

En 2016, sur un IMOCA conçu par le tandem architectural phare VPLP-Verdier, et malgré des avaries de foils, HUGO BOSS se hisse à la deuxième place du 8e Vendée Globe, dans la roue d'Armel Le Cléac'h.

Tout au long de ces années, Alex Thomson a joué d'images fortes (le Keel Walk en 2012, le Mast Walk en 2014, le Sky Walk récemment), et de chronos ébouriffants sur 24 heures – il détient la meilleure performance en IMOCA avec 536,81 milles.

Des exploits qui avaient fait de lui un des grands prétendants à la victoire dans ce 9e Vendée Globe, oui, mais aussi un chouchou du public.