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L’étape longue, c’est un peu ce que viennent chercher les coureurs chaque année, et en même temps ce qu’ils redoutent le plus : leur graal et leur némésis à la fois.

Parcourir près de 90 km dans le désert, au travers de rocailles, de dunes, de djebels, c’est juste un rêve (ou un cauchemar ?) éveillé.

Au briefing matinal, Patrick Bauer, Directeur de Course, a lancé une fois de plus ses recommandations depuis le toit de son 4x4 : « Step by step », un pas après l’autre, un kilomètre après l’autre, un CP après l’autre.

Morceler le parcours, s’hydrater, avaler ses pastilles de sel, et avancer, encore et encore, jusqu’à la ligne d’arrivée… Ce soir ? Demain ? Peu importe, l’essentiel est de rejoindre le Bivouac 4 en moins de 35 heures.

Et forcément, face à ce défi, on ressent « un peu d’appréhension, car 86 km, ça va être un peu plus long que les autres jours » nous confiait Ludovic Trabuchet (D1008-FRA) avant le départ.

Et d’ajouter : « Cette étape se jouera sur la gestion - le rythme, les dunes, le sable, la fatigue... Le plus dur va être la nuit, si le vent se lève, et il va falloir gérer l’alimentation, penser à s’hydrater, à se reposer. »

Ludovic serait-il un peu le chat noir ? Le vent s’est effectivement levé en milieu d’après-midi, et la fin de parcours est désormais balayée par des flux continus de sable…

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La tension nerveuse était palpable chez les 961 concurrents au départ de cette étape longue.

Tous savent que statistiquement, ceux qui passent l’étape longue sont presque assurés de terminer le Marathon des Sables. Alors ils et elles s’accrochent, malgré les bobos… Ampoules, tendinites, déshydratations, rien n’épargne les concurrents :

«  Je me suis fait une entorse hier, j’ai un peu peur. Et puis je n’ai jamais fait une aussi longue distance… Mais l’ambiance est vraiment extraordinaire, une vraie solidarité, c’est incroyable ! » appréciait Céline ce matin. 

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L’un des moments importants de cette journée, c’est celui où les 50 meilleurs hommes et les 5 meilleures femmes, partis trois heures après le reste du peloton, ont rattrapé les moins rapides, puis les ont dépassés un à un.

La jonction entre les deux pelotons a eu lieu peu après le CP1.

En cet instant où Rachid El Morabity (D0001-MAR) a rattrapé le dernier concurrent, on a pu constater la différence entre un athlète élite et l’un de ces forçats du Marathon des Sables :

La foulée fluide et légère de l’un, la marche heurtée et lasse de l’autre. Cette rencontre de deux mondes qui habituellement ne cohabitent jamais sur une épreuve sportive symbolise à lui seul la volonté du MDS de s’ouvrir à tous, de permettre à tout un chacun de vivre un rêve éveillé.

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Course élite : à l’heure de la rédaction de ce communiqué de presse, les concurrents ne sont pas encore parvenus à l’arrivée de l’étape longue.

Toutefois, Rachid El Morabity (D0001-MAR) et Natalia Sedikh (D0220-RUS) mènent la course.

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Photo : Marathon des Sables / Facebook

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