Defrasne : "J'ai envie de me mettre parmi les favoris"

Par Mirko Hominal le 13/02/2010

Malgré des résultats bien décevants cette saison, le porte-drapeau tricolore veut croire en ses chances. Ses dernières semaines et notamment son ultime stage de préparation en altitude se sont bien passés et il semble aborder ces JO avec sérénité et confiance.

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Le doubiste fait le point au lendemain de la cérémonie d’ouverture et à la veille de son premier rendez-vous dimanche sur le sprint.

Vincent ,quel souvenir gardez-vous du jour de votre titre olympique de la poursuite à Turin ?
"Je conserve en mémoire quatre moments de cette journée. Le moment où jeme sens perdu lors des 5-10 minutes après la ligne. Tu es sur un nuage que tu ne contrôles pas. Ensuite, il y a le moment où je me retrouve seul avec ma femme et mes parents. Et il y a aussi le trajet en voiture vers Turin pour me rendre à la cérémonie des médailles avec +Dudu+ (Christian Dumont, l'entraîneur) et ma femme et enfin les minutes qui précèdent cette cérémonie avec Bjoerndalen et Fischer (les autres médaillés). Ensuite, l'image qu'il me reste mais parce qu'on m'en parle tout le temps, c'est la ligne droite d'arrivée."

Qu'est-ce-que ce titre olympique a changé dans votre vie ?
"Ca a changé mes liens affectifs avec mes partenaires et cela a renforcé mes contrats au niveau financier. J'ai pu lancer la construction de ma maison familiale. Je l'aurais construite quand même mais cela a été vraiment un plus."

Et sur le plan sportif ?
"Sportivement, cela a été plus de pression. On t'attend plus. Cela a aussi rehaussé mes ambitions personnelles, même si je n'ai pas été changé par cette course. Je n'ai jamais été le gars qui gagnait toutes les semaines. Mon niveau n'a pas été chamboulé vers le haut par cette course. J'ai gagné d'autres épreuves mais pas toutes les semaines. Après les JO, je n'ai pas eu la densité de résultats de +Raph+ (Poirée), mais je ne l'avais pas avant non plus. Il m'a fallu accepter que le grand public s'attende à ce que je gagne fréquemment. Moi aussi dans les autres sports, que je connais moins, je m'attends à voir s'imposer souvent ceux qui ont gagné à un grand rendez-vous."

Vous vivez une saison médiocre, quelles sont vos attentes sur ces JO?
"La saison ne correspond pas à mes attentes. Mais je crois que je ne
suis pas loin de la vérité. Depuis le début de saison, je n'ai pas encore tout
mis bout à bout. J'ai de grosses ambitions à condition de hausser mon niveau
évidemment mais aussi de mettre bout à bout tout ce que je sais faire, tir et
ski. J'ai l'impression que j'ai le tir pour être sur le podium olympique, que
j'ai les jambes pour être sur le podium olympique et depuis quelques semaines,
j'ai aussi l'impression que j'ai la tête pour être sur un podium olympique."

Quels sont vos favoris pour vous succéder ?
"J'ai envie de me mettre (parmi les favoris) mais je ne le suis pas dans les faits, éventuellement prétendant. Pour la gagne, on retrouvera Bjoerndalen et Svendsen (ndlr: les deux Norvégiens) parce qu'ils sont toujours là. Les Russes, les Allemands et les Autrichiens sont moins réguliers."

(avec AFP)