Biographie : François Braud
Né le 27/07/1986, skie pour le Club des Sports de Chamonix
86 départs en coupe du monde, 7 aux mondiaux, 5 aux JO
39e du général de la coupe du monde en 2006, 34e en 2007, 35e en 2008, 15e en 2009 et 30e en 2010.
Meilleures performances (individuelles ) : 6e en coupe du monde, 10e aux mondiaux, 14e aux JO.
Meilleures performances (par équipes) : 4e en coupe du monde, 4e aux mondiaux, 4e aux JO
François tu as terminé l’hiver 2010 au 30e rang mondial mais tout n’a fonctionné comme tu l’espérais, que retiens tu de cette saison ?
« Oui, mais je vais retenir les points positifs de cet hiver avec notamment de très jolies choses en saut ou depuis les JO, je n’ai plus quitté le top 10 et réussi à faire une belle fin de saison. Je me suis bien remis en question après la saison pour pouvoir repartir à l’entrainement avec de nouveaux objectifs techniques ».
Ta fin de saison était meilleure avec déjà une 14e place aux JO. Comment tu as vécu ces Jeux avec tes perfs et aussi le titre de Jason ? Certainement des moments inoubliables ?
« C’était ma 2ème participation aux JO, et pour moi ceux de Vancouver ont été 10 fois mieux que Turin, autant sur le plan sportif que de l’organisation. J’en reviens avec plein rêve et d’envie car j’ai vu que j’étais capable d’être devant. Donc pour moi c’est vraiment une source de motivation et me donne encore plus envie de m’investir dans mon sport.
Il y a eu aussi la médaille de « Jez », moment inoubliable, voir son pote gagner et toute l’équipe, coache et technos tellement heureux d’être récompensés de cette manière.
Vivement les prochains … »
Après Vancouver, tu as retrouvé une belle forme avec ta 7e place à Lahti qui correspond à ton second meilleur résultat en carrière. Le top 5 mondial est maintenant tout proche ?
« Après les jeux, j’ai pris beaucoup d’assurance en saut, ce qui ma permis à Lahti de partir une foi 4ème et 3ème après le saut, je sais que maintenant je fais partie des meilleurs en saut, mais pour être parmi les meilleurs je dois vraiment progresser en ski de fond et optimiser mon niveau en saut. »
Justement pour atteindre ce niveau le plus régulièrement possible, qu’est ce que tu as fait durant l’été ? Comment s’entraine un combiné de ton niveau ?
« Cet été j’ai décidé avec mes entraineurs de mettre plus l’accent sur le foncier. J’ai donc fait beaucoup plus de volume au printemps vélo, course à pied et aussi me perfectionner en technique. J’ai demandé conseil à Raphael Poirée et suis allé une semaine chez lui en Norvège pour m’entrainer avec lui et cela ma vraiment apporté.
Cette préparation estivale a été différente des autres années, je me suis beaucoup plus investi par mes propres moyens et je suis sûr que ça va payer.
Durant l’automne j’aime aussi faire les courses à pieds qui sont vers chez moi, ça met bien la caisse. Et je fais aussi du parapente, je monte à pied sur les hauteurs au dessus de Passy et pour éviter la descente hop je décolle !!! »
Combien d’heures tu t’entraines par mois, quel le pourcentage entre la partie fond et la partie saut à ski ?
« C’est 40 H par mois, 40% ski de fond et 60% pour le saut.
Le saut demande beaucoup de temps pour une séance avec 6 sauts en comptant l’échauffement il nous faut 2h30. »
On l’a dit tu es maintenant très proche des tout meilleurs mondiaux, tu te sens prêt à passer ce dernier cap et pourquoi pas lutter dès les prochaines semaines pour les podiums ?
« Je vais attaquer ma 6ème en coupe du monde, j’ai acquis beaucoup d’expérience et me sens de plus en plus serein et lucide. Je n’aime pas parler de résultats mais plutôt des moyens que je mets en place, par contre je sais que j’ai les capacités d’être l’un des meilleurs donc on verra à la fin de la saison !!! »
Jason Lamy-Chappuis et toi, vous êtes je crois de vrais potes. Est-ce qu’il te donne des conseils, des petits trucs pour te faire progresser ?
« Avec Jez nous sommes de vrais potes, nous sommes quasiment sur tous les stages et les compètes dans la même chambre. On partage beaucoup, ça va dans les deux sens, je lui apporte et il m’apporte, et d’avoir un point de repère comme lui dans l’équipe c’est super car à chaque entrainement ont se mesure et c’est très positif. »
La discipline du combiné nordique peut-être très spectaculaire et télégénique, pourtant la FIS peine à trouver des stations pour organiser des coupes du monde. Que faudrait-il faire pour attirer plus de sponsors et de monde autour des pistes ?
« Je pense que le combiné est une discipline qui plait énormément, pourtant comme vous dite cette année il y aura moins de compétitions ce qui est bien dommage. Pour ma par je pense qu’il faudrait déjà changer les formats des épreuves et en avoir plusieurs (mass Start, sprint, team sprint …) ce qui rendrait les courses plus attrayantes pour nous et pour le public. Qu’il y est aussi plus d’attractions pour le public sur le bord des pistes car un concours de saut peut durer longtemps (repoussé, attente avec les conditions…) mais aussi entre le saut et le fond parfois l’on attend plus de 3 heures, et souvent beaucoup de personnes s’en vont. Cela pourrait être bénéfique pour les sponsors d’avoir leurs stands. Enfin je pense qu’avec un sport tel que le notre il y a vraiment pleins d’opportunités pour attirer des sponsors il faut juste que les personnes qui s’occupent de ça « osent ».
En ce qui concerne les sponsors, je suis à la recherche, donc ils sont les bienvenus !!! »
Cette question n’est pas vraiment d’actualité pour la France puisque les épreuves de Chaux-Neuve sont un vrai succès populaire. Briller devant tous tes supporters, ce sera aussi un gros objectif cet hiver ? Tout comme les mondiaux d’Oslo ?
« Oui bien sur, Oslo sera le gros objectif de l’hiver, c’est la Mecque du nordique en plus c’est un endroit que j’affectionne particulièrement et nous aurons 4 épreuves dont 2 par équipes petit et grand tremplin et pleins de supporters français qui ont déjà réservé. Alors oui j’espère faire de belles choses.
A Chaux-neuve aussi c’est l’une des coupes du monde où il y a le plus d’ambiance, courir là bas est toujours grandiose et j’ai beaucoup de supporters car je suis né tout près (Pontarlier), mais cette année je vais l’aborder différemment pour justement tirer profit de cette position. »
Photos : copyright Nordic Focus