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Sandrine Bailly fait le point à la veille de la première épreuve de l’hiver.

 Il y a un an, vous abordiez la saison en étant 2e mondiale, mais rien n'a marché comme vous l'espériez avec un début de saison catastrophique...

"Cela ne m'était jamais arrivée d'être physiquement dans un tel état. J'étais dans +le dur+, je saturais déjà pendant l'été et je récupérais moins bien. La veille de la première Coupe du monde, j'ai dit à mon coach que je n'étais pas prête, mais c'était trop tard. Il a fallu se faire une raison et la forme a mis deux mois à revenir. Il y a eu l'avant et l'après Mondiaux (mi-février, NDLR). Aux Mondiaux, contre toute attente, je fais 10e au sprint et première Française.

En temps normal, j'aurais été dégoûtée mais là, après tout ce qui m'était arrivé, c'était du bonus. Les enseignements que j'ai tirés de cet hiver sont que j'avais mal récupéré et que j'avais repris l'entraînement trop tôt. Je ne me suis pas assez écoutée, mais mieux valait rater cette saison que celle qui vient. Cette année, j'ai fait plus attention à bien récupérer, mais je n'ai pas changé mon entraînement. Je sais que ce qui s'est passé l'hiver dernier ne se reproduira pas, c'est impossible".

Quelles sont vos ambitions en cette année olympique ?
"J'aimerais attaquer d'entrée de jeu, montrer que je suis là, mais la Coupe du monde n'est pas l'objectif principal. Je vais réserver une période en milieu de saison pour retravailler (avant les JO). Il y a plein de rendez-vous toute la saison, mais on ne retient que les JO. On sait qu'en France, le biathlon n'est pas médiatique et que cela ne changera pas, puisque malgré nos résultats, la situation est toujours la même. Je veux ramener une médaille individuelle et une médaille en relais".

Ndlr : Pourtant nous connaissons quelques sites internet qui essayent de faire tout ce qu’ils peuvent pour médiatiser les sports nordiques, le biathlon en fait partie. Les audiences croissantes laissent penser que de plus en plus de français s’ y intéressent.  Ces différents supports qui n’existaient pas il y a encore quelques années font du bien à ces disciplines qui restent confidentielles pour les médias nationaux.

Votre dernier podium individuel dans un grand rendez-vous remonte à 2005, est-ce pour cela que vous travaillez ponctuellement avec Patrice Bailly-Salins, champion du monde 1995 et N.1 mondial en 1994 ?

"Il était réputé pour être là dans les grands rendez-vous. C'est ce qui me manque: réussir les grands rendez-vous. Patrice peut m'aider, il est positif et dynamique, son discours me parle: il me dit souvent qu'il n'y a pas de champions au hasard. Parfois, on essaie de me faire croire que je suis arrivée là par mon seul talent, mais j'ai travaillé. Il m'a fait comprendre qu'il ne doit pas y avoir d'espace pour le doute dans la tête d'un champion".

(avec AFP)

Photo : copyright Nordic Focus