Après être revenu sur ses performances de l’an dernier lors de la première partie de l’interview, Simon Fourcade nous parle maintenant de son actualité  et de ses ambitions pour l’hiver à venir.

As-tu changé des choses dans ton entrainement durant la longue période de préparation ?

« J’ai effectivement revu mon entrainement avec Stéphane Bouthiaux et Laurent Schmidt qui travaille dans la recherche au centre de Prémanon. Nous avons mis en place  3 période d’altitude de 3 semaines entrecoupées de 6 semaines chacune lors desquelles je suis censé pouvoir mieux récupérer et mieux enchaîner les entraînements avec des vitesses de déplacement plus élevées. La dernière période d’altitude se déroula entre le stage d’Arçon, et celui de la Scandinavie. Je me rendrai dans les chambres hypoxie du centre de Prémanon. Les séances de musculations ont également été personnalisées en ce qui me concerne. »

La retraite de Vincent Defrasne te propulse « doyen » de l’équipe à seulement 26 ans, cela doit faire un peu « bizarre » ?

« Cela fait effectivement bizarre de se voir appeler « doyen » dans les interviews à 26 ans seulement. Mais hormis cela ça ne change pas grand-chose dans la vie de l’équipe ou dans la mienne. Nous avons tous nos habitudes et chacun est assez grand pour savoir ce qu’il a à faire. Les entraineurs viennent simplement plus souvent me consulter afin d’avoir un avis sur les programmes à mettre en place et l’ambiance du groupe car je suis l’athlète ayant le plus d’expérience dans cette jeune équipe. »

Justement cette jeune équipe française semble avoir tout l’avenir devant elle. On a le sentiment que vous êtes capable de faire de grandes choses ?

« J’en suis certain et c’est une bonne chose pour le biathlon Français. Aujourd’hui nous sommes 4 dans l’équipe à avoir déjà réalisé des podiums en coupe du monde ce qui démontre un gros potentiel. Nous sommes également jeune ce qui présage de bons résultats pour l’avenir. De plus avec la progression de Jean Guillaume Béatrix, nous avons un 5ème homme de grande qualité. Personne dans cette situation ne peut se complaire dans une place certaine de relayeur, ce qui pousse chacun d’entre nous à nous surpasser à chaque fois. Cette émulation permet ainsi à chacun d’élever son niveau. A nous maintenant de continuer à travailler comme cela, en faisant preuve d’intelligence, de manière à ce que cette concurrence continue à rester saine ».

Un français vainqueur du général de la coupe du monde , c’est donc pour bientôt ?

« En biathlon, faire un bon résultat sur la course d’un jour est une chose. Etre performant au plus haut niveau sur une saison complète en est une autre. Mais avec 3 athlètes parmi les 11 premiers lors de la saison dernière, il y a du potentiel, c’est sur. »

D’un point de vue plus personnel, quels sont tes objectifs pour la saison à venir ?

« Cette saison est la première saison que je vais aborder différemment depuis dix ans. Je souhaite en effet prendre les courses avec plus de recul que ce que je l’ai fait par le passé. Avec moins d’engagement. Cela peut vous paraître bizarre que je dise cela mais la saison dernière m’a appris que tout les excès sont néfastes. Dans un sens, comme dans l’autre ».

Photo : Nordic Focus