Evgeny Ustyugov (RUS/champion olympique de mass-start): "Je n'ai pas encore réalisé que je suis champion olympique. Je n'ai jamais songé que je pourrais atteindre un jour ce niveau. Je me sentais bien avant la course et j'avais décidé d'attaquer fort. J'étais très déçu après ma dernière course, je savais que chaque tir allait être important. Comme je n'arrivais pas à savoir qui était derrière moi, j'ai tout donné sur les skis, et ce n'est qu'en arrivant dans le stade d'arrivée que j'ai commencé à croire à la médaille d'or".

Simon Fourcade (FRA/14e) "J'étais relativement bien en tir. J'étais à l'attaque, je n'ai rien à regretter. Je suis super content pour Martin, ce qu'il a fait. Sur les skis, il y a avait lui et les autres. Sumann (L'Autrichien 4e) est un super finisseur et là Martin le dépasse comme si Sumann était cadet. A l'arrivée, il me dit qu'il est désolé et moi que je le l'aime. On s'est serré fort pendant 20 secondes. C'était bien. Il survole tout le monde en ski. Moi je me retrouve. Depuis le début de la semaine, je le sens super bien en ski. Il lui manquait le niveau en tir. Mais il a un niveau exceptionnel. Ca me console carrément de ma 14e place. On va essayer de passer une grosse semaine ensemble pour préparer le relais."

  Vincent Jay (FRA/8e): "Je suis content car c'est une cinquième médaille pour la France. C'est magique. Ma performance reste bonne. J'ai joué tout le temps devant alors j'ai pensé au podium. Mais une faute au dernier tir et c'était fini. Mais 30 secondes derrière, ca va. Martin (Fourcade) est à son niveau de l'hiver. Il n'y a rien à dire, il est allé chercher cette place. Il faut qu'il savoure. En relais, on jouera parmi les favoris même si les Autrichiens sont encore plus favoris. Les autres nations vont nous regarder. Mais attention c'est du biathlon, tout peut se passer. Si on est tous à notre niveau, cela devrait bien se passer."

Martin Fourcade , racontez-nous cette course bien mal débutée?
 "Cela a effectivement commencé un peu timidement pour moi. J'ai pensé que c'était fini après le premier tir (28e sur 30 avec 2 fautes). Mais devant, des leaders n'ont pas su assumer leur rôle en laissant revenir derrière. Ensuite, je fais un gros dernier tour. C'est là que j'ai vu que la médaille était jouable. En fait, je suis allé chercher l'argent pour assurer au moins le bronze. En étant deuxième, je savais qu'il n'y aurait pas deux skieurs capables de me dépasser et que donc je serais sur le podium."

 Comment avez-vous vécu les médailles de vos coéquipiers lors des
premières épreuves pendant que vous vous étiez en retrait?

  "Pour moi le début des Jeux a été compliqué avec des courses où je ne suis pas à mon niveau. D'un côté, on est content pour les autres mais il y a aussi la déception personnelle. J'attendais beaucoup mais ça ne payait pas. J'ai vécu des moments difficiles après le sprint. On a tous pleuré dans nos chambres. Certains de bonheur, d'autres de tristesse. Cela allait mieux après le 20 km (14e). L'ambiance dans l'équipe a évidemment joué même si je peux pas quantifier cet apport. Cette réussite collective montre que ce n'était pas de la chance. Je pense sincèrement qu'aujourd'hui je ne suis pas considéré comme une surprise."

 Parlez-nous de Simon, votre frère, et de ce qu'il vous apporte?

 "J'ai une grande pensée pour Simon (14e). C'est grâce à lui que je suis là. Ca fait 5 ans que je vis avec lui, qu'on partage la même passion. On fait des sacrifices ensemble. Simon est un gros bosseur, peut être le plus gros du circuit, voire de tous les sportifs français. Quand on vit avec lui, on a l'impression d'être un fainéant. Il se donne toujours à 100%. Je suis plus jeune alors j'ai sans doute besoin qu'on me pousse. Je le remercie sincèrement. Il a toujours été mon modèle. C'est aussi une source d'inspiration au tir. Naturellement, j'ai peut être moins tendance à travailler que lui. Et en plus, il y avait mes parents. J'ai aussi vu les panneaux de mon village c'est un grand moment. J'ai envie de les serrer dans mes bras."

 (avec AFP)

Photos : copyright Nordic Focus