Marie-Laure, est ce que tu as suivi la même préparation que l’an dernier ?  Si non, quelles choses ont changé ?

« Globalement les bases de la préparation restent les mêmes. C'est-à-dire un gros volume d’aérobie, du musculaire avec un bloc de musculation lourde au printemps puis de la musculation type endurance force par la suite. Cette année avec Lionel Laurent, mon entraineur pour le physique, nous essayons de travailler un peu plus les intensités, et au niveau du tir avec Jean-Paul Giachino, nous faisons en sorte que je continue à garder la qualité au tir en terme de résultats mais d’améliorer le temps de départ des premières balles. »

Cet été tu es partie en stage en Norvège et tu as obtenus là-bas de très bons résultats, tu apprécie ce pays ?  Qu’est ce qui est différent de chez nous ?

« C’est vrai que nous avons fait du bon travail durant le stage en Norvège. Puis il est clair que les résultats obtenus là-bas m’ont fait plaisir. C’est une belle manifestation où les gens viennent nous encourager. En plus la Norvège est un beau pays, c’est différent de chez nous, mais ce que j’aime, c’est la multitude de lacs que l’on peut y trouver. J’ai eu également la chance avec les autres athlètes de faire la traversée du fjord au départ de Stavanger pour aller faire la fameuse course de skis roues au bout du fjord. C’était tout simplement magnifique ».

Ensuite tu as brillé sur les Summer Tour avec des succès à Bessans et aux Plans d’Hotonnes . C’est idéal pour la suite et ta confiance ?

« Pour moi, les courses d’été et tout particulièrement celles du Summer Tour sont très importantes pour valider ce qu’il se passe à l’entrainement, et voir le travail qui reste à accomplir ».

Cet hiver tu seras la chef de file d’une équipe de France rajeunie, ce sera des responsabilités en plus ?

« Cet hiver mon objectif majeur est d’être performante. Etre chef de file de l’équipe est d’avantage un honneur pour moi qu’une responsabilité ! »

L’an passé tu as été régulière toute la saison mais ce sont bien sur tes médailles olympiques que l’on retiendra. En remportant le bronze en poursuite et l’argent du relais, tu réussis pleinement tes JO. Comment tu as vécu tout cela ?

« Les JO de Vancouver resteront longtemps dans ma tête. Les JO c’est un rêve d’enfant, et les médailles c’est la concrétisation de ce rêve. Faire une médaille en individuel c’est un grand bonheur, et en équipe c’est énorme, car t’es pas tout seul à vivre le moment, t’es 4 plus tout le staff. »

Et cerise sur le gâteau ton compagnon Vincent Jay  gagne l’or puis le bronze, des moments magiques certainement pour vous deux ?

« C’est vrai que c’était presque fou ce qui nous est arrivé ! Mais on a savouré notre réussite lorsqu’on attendait tous les deux en coulisses qu’on nous remette les médailles ! A présent on a plein de souvenirs dans la tête et à la maison !! »

Brunet

L’an passé tu termines également  9e du général de la coupe du monde, preuve de régularité, mais en 2011 on a le sentiment que tu peux viser plus haut ?

« Mon classement final de la saison passée me satisfait énormément. Etre dans le top 10 est signe de régularité tout au long de la saison. Mais il est clair que cette année, j’ai envie de mieux. Et je vais tout faire pour atteindre les objectifs que je me suis fixée dans un coin de ma tête. »

Les mondiaux de Khanty-Mansiysk en fin de saison , c’est le gros objectif pour toi ?

« J’ai à cœur de réussir les mondiaux du mois de mars. Mais avant il y a de très belles courses à faire et des coups à jouer. C’est pourquoi je ne me focalise pas sur les championnats du monde de Khanty. Mais quand le moment viendra je ferai tout pour être présente et pourquoi pas revenir avec une ou plusieurs médailles. »

Que penses tu du calendrier de la coupe du monde ? Certains se plaignent de voyages trop longs voir d’un nombre trop élevé d’épreuves, est ce aussi ton cas ?

« Faire le calendrier de la coupe du monde ne fait pas partie de mes missions pour le moment... ! Pour ce qui est du nombre d’épreuves, c’est vrai que parfois c’est difficile d’enchainer les courses, mais après tout, on s’entraine du printemps à l’hiver pour ça, alors on doit se réjouir de prendre le départ d’une course.  Il est aussi envisageable de faire des impasses quant on en ressent le besoin. »

Quelle est ton étape préférée et pourquoi ?

« J’aime beaucoup la coupe du Monde d’Oberhof, pour son public et l’ambiance folle qui règne dans le stade et tout le long de la piste. »

On termine avec la France et le Grand-Bornand qui accueilleront pour la première fois une coupe du monde en décembre 2011, qu’est ce que cela signifie pour toi ?

« Je trouve qu’une étape de coupe du monde de biathlon en France ça manquait. Alors je suis heureuse et excitée de savoir que dans 1 an  nous aurons la chance de courir à la maison ! Et je suis certaine que les gens vont jouer le jeu et que cette coupe du monde sera une grande réussite. En espérant qu’elle puisse intégrer le calendrier définitivement par la suite ».

Photos : copyright Nordic Focus