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Martin, avez-vous repensé à la poursuite perdue aux centimètres contre le Norvégien Emil Svendsen?

"Bien sûr que j'y ai repensé. Je suis toujours aussi déçu que le jour de la course. Ce n'est pas humain de ne pas repenser à ça! C'était très fort! C'est la physionomie de la course qui veut ça. Avec un retour, un sprint mené, passé au dernier moment, avec les 2 cm... C'est tout ça qui fait que je suis obligé d'y repenser et que j'y repenserai encore longtemps. Mais je suis persuadé que ça n'influe pas sur l'individuel."

Est-la plus grande déception de votre carrière cette défaite pour 2,4 cm?

"La plus grande déception c'est une course qui ne finit pas par une médaille d'argent. Sandrine Bailly (ancienne médaillée olympique et mondiale, ndlr) m'a envoyé un message hier (lundi): +Qui ne sait pas savourer l'argent ne mérite pas l'or.+ C'est aussi un peu vrai. J'aurais un autre palmarès si ma plus grande déception était une médaille d'argent. Par contre, c'est un des moments les plus cruels mais dans le sens positif du terme. Ma plus grande frustration reste le sprint des JO de Vancouver (35e). Jusqu'à Sotchi du moins!"

L'heure de la revanche a-t-elle sonné?

"Ce n'est pas qu'une revanche contre Emil (Svendsen). Ce le sera peut-être plus sur la mass-start (dimanche) ou le relais (samedi) où on risque de se retrouver dans des duels contre Emil. Comme le disait Simon, tout est ouvert sur l'individuel (le 20km). L'an dernier, je domine les Mondiaux et je finis 26e sur l'individuel. C'est la preuve que c'est une course ouverte et qu'Emil n'est pas à l'abri de cela et moi non plus d'ailleurs. Si c'est encore un duel Fourcade-Svendsen, il y aura une grosse part de chance et de réussite au-delà de notre niveau actuel."

Une revanche sur le sort alors?

"Tout le monde dit que l'anecdote serait encore plus belle si après avoir failli gagner le titre je le gagnais. Je suis aussi dans cet état d'esprit-là. Ce qui s'est passé la première semaine est oubliée. J'ai vraiment envie de performer et d'avoir cette médaille sur la course qui me résiste en grands championnats."

Préparez-vous cette course d'une façon particulière?

"Non, je l'aborde comme les autres. J'essaye de laisser parler le naturel sans trop changer les choses. J'ai mes petits rituels de course. Je fais du biathlon depuis l'age de 10 ans. Je sais comment marche. Je tire tous les jours et du coup c'est partie de mon ADN. Je veux le laisser s'exprimer librement sans trop lui dicter ce qu'il a à faire. J'essaye de faire ça sur toutes les courses même s'il y a beaucoup de préparation en amont pour arriver à exprimer ça."

* Propos recueillis en conférence de presse par l'AFP

Photo : Nordic Focus

 

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