L’Américaine de 41 ans l’a annoncé sans détour : elle vise les Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026.
Pas pour la gloire, pas pour prouver quoi que ce soit à qui que ce soit, mais pour boucler la boucle là où tout a commencé pour elle en Italie, sur la mythique piste de Cortina d’Ampezzo.
« Sans ma nouvelle articulation du genou, je n’aurais jamais pu envisager ce retour », confie-t-elle à SportBild, un sourire dans la voix.
Neuf opérations, des ligaments arrachés, une prothèse partielle en titane et plastique : le corps de Vonn ressemble plus à un puzzle high-tech qu’à celui d’une retraitée. Pourtant, c’est justement ce genou « bionique » qui a tout relancé.
« Cortina, c’est un endroit très spécial pour moi. J’y ai gagnée ma première médaille olympique en 2006 (un argent en descente à 21 ans, ndlr).
Terminer là-bas, ce serait une belle façon de dire au revoir… et, je l’espère, sur une note plus joyeuse que ma retraite forcée de 2019. »
Sur les pentes cet hiver, on a du mal à croire qu’elle a passé la quarantaine. « Je m’entraîne comme une gamine de 20 ans », lance-t-elle en riant.
Six kilos de muscle pris cet été, un physique qu’elle n’avait plus connu depuis sa rupture des croisés en 2013.
« Mon corps tient le choc, vraiment. Je me sens de nouveau forte. D’une certaine manière, je me sens comme un Terminator », plaisante-t-elle en tapotant son genou en titane.
Un podium qui a fait taire les sceptiques
La preuve par les faits est venue dès mars dernier : une deuxième place éclatante en descente lors des finales de Coupe du monde à Sun Valley, face à la nouvelle génération.
« Ça a répondu à tous ceux qui disaient que je revenais pour faire de la figuration », glisse-t-elle, un brin malicieuse. « Et le plus fou ? Je l’ai fait avec presque zéro préparation d’avant-saison. C’était juste le début. »
Aujourd’hui, elle l’affirme sans arrogance : « Je n’ai plus rien à prouver à personne. »
Le contraste avec Vancouver 2010 est saisissant. À l’époque, elle débarquait en favorite absolue sur ses terres nord-américaines, en couverture de Sports Illustrated, la gorge nouée par la pression.
Blessée deux semaines avant, elle avait quand même décroché l’or en descente. « J’étais au bord de l’explosion », se souvient-elle.
« Là, c’est complètement différent. J’ai déjà tout gagné : 82 victoires en Coupe du monde, trois médailles olympiques, tous les grands globes… Je viens pour le plaisir, pour Cortina, pour moi. »
Et quand on lui demande si, vraiment, elle peut encore jouer une médaille en 2026, elle répond sans hésiter :
« Mes chances sont bien meilleures qu’elles ne l’auraient été si les Jeux avaient eu lieu l'an passé. J’ai eu le temps de me reconstruire. Physiquement, je suis dans une autre dimension. »
Et après sa carrière ? « Je veux enfin aller aux Maldives ! Au départ, c’était prévu pour mon 40e anniversaire (le 18 octobre 2024). Mais j’étais à Sölden pour l’entraînement. C’est la seule chose de sûre pour l’instant. »