Sous un ciel gris-automnale typique des Alpes autrichiennes, Marcel Hirscher ouvre grand les portes de son rêve d'entrepreneur :
Une usine flambant neuve de 6 900 m² où l’on fabrique, depuis quelques semaines, des skis qui portent son nom.
Une petite centaine de salariés s’active déjà dans les ateliers. Les machines tournent, les fibres de carbone s’alignent, les semelles glissent sous les presses.
On parle d’environ 30 000 paires par an, même si l’entreprise, co-détenue à 51 % par Red Bull, reste discrète sur les chiffres exacts.
Marcel Hirscher, casquette vissée sur la tête et sourire tranquille, a guidé hier un petit groupe d’athlètes de sa marque à travers les couloirs immaculés dessinés par le cabinet X Architekten.
Seize mois de chantier pour édifier un bâtiment à l’architecture épurée qui respire le haut de gamme sans ostentation.
Le plus impressionnant ?
Le futur magasin phare, intégré au siège, qui ouvrira le 1er décembre.
Les clients pourront acheter leurs skis en regardant, derrière une immense vitre, les ouvriers les fabriquer sous leurs yeux, comme dans une cuisine ouverte version carbone et titane.
À l’étage, un centre dédié aux athlètes maison : vélos connectés, table de kiné, bain de glace, douches de récupération.
L’usine elle-même n’occupe paradoxalement qu’un gros tiers du bâtiment ; le reste est pensé pour le développement, les tests et la vie de l’entreprise.
Un investissement lourd, assumé, pour celui qui a tout gagné sur les pistes (huit gros globes consécutifs, record absolu) et qui veut maintenant imposer sa vision pour développer un ski parfait.
« On ne construit pas une marque en un jour », glisse-t-il simplement, en regardant les premières paires sortir de la chaîne.
Kristoffersen a beaucoup aimé
Présent pour l'inauguration, Henrik Kristoffersen, qui skie pour la marque, est sous le charme : « Je crois que Van Deer-Red Bull Sports est la seule marque de ski au monde à disposer d'un tel siège.
Équipement, restauration, installations d'entraînement : je peux tout gérer ici, au nouveau siège, et échanger des idées avec mes collègues. Cela renforce la cohésion de l'équipe. »