Avant ce mercredi doré, les Bleus n'avaient guère eu d'occasions de se réjouir. Il y eu, au premier jour de compétition, le bronze décroché par la jeune Coline Mattel au saut, puis la belle 6e place de Maurice Manificat au 15 km classique.
Mais globalement pas de quoi festoyer dans le camp français. Les fondeurs ont accumulé les déceptions alors que sur les deux premières courses Lamy-Chappuis (15e au petit tremplin, son plus mauvais résultat cet hiver) et ses copains du combiné (5e par équipes petit tremplin) étaient loin du niveau attendu.
Puis il y eu ce mercredi de folie qui a changé les visages. "On n'était pas bien avant ce coup de génie de Jason", reconnaît le directeur de l'équipe, Nicolas Michaud. « Il y a même eu de la panique », admet l'entraîneur du combiné Etienne Gouy.
Puis l'or décroché par Lamy-Chappuis, sans oublier la neuvième place de son compagnon de chambrée François Braud, sont venus "rebooster" tout le monde.
"Il ne reste plus à Jason qu'à aller chercher une médaille avec ses copains pour partager le plaisir", avance Etienne Gouy.
Car le défi est bien celui-là désormais pour le combiné français: le podium par équipes sur grand tremplin vendredi. Un objectif qui paraissait trop ambitieux après les premières épreuves et qui semble soudain à portée de main.
"En raison de la grande coupure séparant la dernière course (le 23 janvier) et le début des Mondiaux, les garçons sont arrivé à Oslo un peu à court de compétition avec une préparation pas tout à fait terminée", note Michaud pour expliquer la débâcle des premiers jours.
"En fait, les deux premières courses ont servi à affiner notre préparation. Jason et François sont beaucoup mieux en fond. La différence est notable", poursuit le patron du combiné.
Les quatre Français (Lamy-Chappuis, Braud, Maxime Laheurte et Sébastien Lacroix) étant tous de très bons sauteurs, ils pourraient profiter du grand tremplin d'Holmekollen vendredi pour creuser de gros écarts avant l'épreuve de ski de fond.
Seule ombre au tableau, la douleur au dos qui handicape Lacroix, dont le moral semblait affecté mercredi.
Les mots de Jason Lamy-Chappuis ne seront pas de trop pour requinquer son coéquipier.
"Cette médaille, j'ai vraiment envie de la partager avec mes copains. Ca me
tient vraiment à coeur", répétait jeudi le nouveau champion du monde qui avait été acclamé la veille au soir par plusieurs milliers de personnes lors d'une impressionnante cérémonie de remise des médailles, place de l'Université, dans le centre d'Oslo.
Les principaux adversaires des Français pour le titre mondial seront les Allemands et les Autrichiens. Frenzel, Edelmann, Rydzek et Kircheisen font d’ailleurs figure de grands favoris, alors que les Aigles Autrichiens possèdent une équipe moins dense.
Les USA pourraient également se mêler à la lutte pour le podium alors que la Norvège semble en perdition. Magnus Moan, malade la semaine dernière, a perdu une partie de ses moyens. Jan Schmid n’avance plus sur les skis, Kokslien a du mal en saut et Klemetsen en fond. Dans ces conditions il faudrait cette fois un miracle chez les Norvégiens pour renverser la vapeur.
Cela sent bon pour la France…
(avec AFP)
Photo : Nordic Focus