Impressionnant leader de la Coupe du monde de combiné nordique, le Français Jason Lamy-Chappuis sera l'homme à battre à Vancouver lors des jeux Olympiques, mais certains, comme le Finlandais Hannu Manninen et les américains Todd Lodwick et Bill Demong, ont bien caché leur jeu.
Avec cinq victoires et un total de neuf podiums en deux mois, Lamy-Chappuis a assommé la Coupe du monde et la concurrence. Son premier poursuivant, l'Autrichien Felix Gottwald, est relégué à plus de 295 points ce qui a permis au Français de 23 ans de faire l'impasse sur la dernière étape de Coupe du
monde avant Vancouver.
Le double médaillé de bronze des Mondiaux-2009 est devenu cet hiver un "combiné" complet: toujours aussi redoutable en saut à skis, il gagne désormais aussi grâce au ski de fond où il a fait d'énormes progrès physiques et affiche surtout un sens tactique très développé.
Sauf cataclysme le jurassien va succèder à Fabrice Guy, dernier français vainqueur du général de la coupe du monde, mais il rêve maintenant de lui succèder au palmarès des JO. Guy était champion olympique du combiné en 1992 à Albertville.
Mais rien se sera simple pour Lamy-Chappuis qui arrive avec en tant que numéro un aux JO. La pression sera sur ses épaules et il devra en même temps repousser les assauts de nombreux adversaires prêt à tout donner sur une épreuve d’un jour bien différente de la coupe du monde.
C'est le cas de Gottwald, double champion olympique en 2006 et parti à la retraite en 2007, qui s'est imposé en Italie début janvier pour la 21e fois de sa carrière, trois ans après son dernier succès en Coupe du monde.
Manninen, roi incontesté du combiné nordique entre 2004 et 2007, n'a tenu que 18 mois loin des tremplins de saut à skis et pistes de ski de fond: le Finlandais de 32 ans est revenu cet hiver, mais sous prétexte de terminer son brevet de pilote de ligne, a bien caché son jeu en disputant seulement quatre courses. Le Lapon en quête de son premier titre olympique n'a rien perdu de sa redoutable efficacité avec deux victoires et une 2e place.
Dans la catégorie des "revenants", il y aussi Lodwick, sacré deux fois champion du monde l'hiver dernier à Liberec (Rép. tchèque), trois ans après avoir raccroché les skis. Son compatriote Bill Demong, lui aussi champion du monde, s’est fait bien discret cet hiver en attendant ce grand rendez-vous.
Les deux américains savent préparer les grands rendez-vous, tout comme le Norvégien Magnus Moan, l'un des plus rapides en ski de fond, toujours capable d’étonnante remontée comme on a pu le voir à Chaux Neuve.
En revanche, l'Allemagne a perdu son leader, le quadruple champion du monde Ronny Ackermann qui, à court de forme, a renoncé au voyage au Canada, mais peut compter sur les jeunes Tino Edelmann et Eric Frenzel avec un Kircheisen en embuscade.
Voilà pour les principaux candidats mais il reste encore de nombreux outsiders tels que Churavy, Pittin, Koivuranta ou Spillane. Nous aurons l’occasion d’en reparler.
Combiné Nordique - Le programme :
3 épreuves, toutes masculines: 2 épreuves individuelles: tremplin normal (K90 + 10 km de fond) et grand tremplin (K120 + 10 km de fond), et 1 épreuve par équipes (K120 + 4x5 km)
Lieu de compétition: Parc Olympique de Whistler
Dates de compétition: 14, 23 et 25 février
Les épreuves:
Les épreuves individuelles: Les concurrents effectuent chacun 1 saut au tremplin normal (K90) ou au grand tremplin (K120). A l'issue de ce saut noté sur la longueur et le style, les résultats en points sont transformés en temps selon la méthode Gundersen (1 pt = 4 sec, 15 pts = 1 min). Dans la course de fond (10 km), le vainqueur du saut part en premier, suivi des autres qui s'élancent avec le retard cumulé en saut. Le premier qui franchit la ligne d'arrivée a gagné.
L'épreuve par équipes: Une équipe est composée de 4 skieurs. Chaque concurrent effectue 1 saut au tremplin de 120 m. Les points des 4 sauts sont additionnés, ce qui donne le score total de l'équipe. Comme pour l'individuel, les points sont transformés en secondes (1 pt = 1,33 sec, 45 pts = 1 min). Dans le relais en fond (4x5 km), les départs sont échelonnés en fonction des écarts enregistrés en saut. Le 1er des derniers relayeurs à franchir la ligne d'arrivée donne la victoire à son équipe.
La notation:
La note d'un saut est l'addition de 2 éléments: la longueur et le style. La note de longueur: Un saut jusqu'au point K (90 m ou 120 m) vaut 60 points. Chaque mètre au-dessus ou en-dessous est multiplié par 1,5 (grand tremplin) ou 2 (tremplin normal). La note de style: 5 juges notent sur 20. La note la plus haute et la note la plus basse sont enlevées et on fait la somme des 3 restantes.
(avec AFP)
Photos : copyright Nordic Focus