En pleine crise financière mondiale, il est interessant de jeter un œil sur les différents revenus des meilleurs skieurs de la planète. Les « stars » ne sont pas légions et peu de champions sont connus aux quatres coins du globe, c’est pourquoi une compétition effrénée sévit entre les différentes marques afin de séduire les stars du ski alpin.
"On réduit le nombre des coureurs mais les meilleurs, on se les arrache": Michel Vion, directeur marketing et compétition du groupe Rossignol, indique ainsi que la crise n'a pas affecté les montants des engagements offerts aux stars du ski alpin.
Maier et Miller, les millionnaires du ski
Les chiffres sont difficiles à obtenir. Par recoupements et additions, on sait pourtant que l'Autrichien Hermann Maier, même sur le déclin, totalise encore quelque 5 millions d'euros annuels, pas loin de ce qu'il encaissait au temps de sa gloire.
Les revenus de Bode Miller sont même supérieurs, mais l'Américain doit aussi financer sa structure privée ambulante (mobile home, bus équipés) et payer les personnes (entraîneur, préparateur physique, chauffeur-cuisinier) à son service.
"Miller est une exception. C'est un champion mais aussi un personnage comme
l'était autrefois Tomba ", souligne M. Vion. Il est vrai que « la success story du kid de Franconia » est maintenant connu de partout, de même que les différentes frasques nocturnes de ce personnage haut en couleur, sans oublier certaines de ses déclarations qui ont fait, par le passé, beaucoup parlé.
Christian Frison-Roche, directeur de la compétition alpine chez Salomon, note d'ailleurs que "les prix ont monté quand Miller est passé d'Atomic à Head" il y a trois ans, Head souhaitant se développer sur le continent nord-américain.
Rappelant que les ventes de paires de ski ont diminué de moitié en 10 ans
(de 6/7 millions à 3,5), M. Frison-Roche explique que Salomon "a réadapté le budget course aux ventes". Concrètement, cela signifie que la firme s'est recentrée sur quelques pays "pour retour sur investissement", en l'occurrence Autriche, Italie, France et Suisse.
Trois sources de revenus différentes
La plus importante est celle versée par le fabricant, en fonction de la notoriété de l'athlète, de son classement mondial, et selon un système assez répandu du 50/50. La première moitié est payée durant l'été, la seconde, qui tient compte des résultats, en fin de saison.
L'Italien Manfred Mölgg, vainqueur de la la Coupe du monde de slalom l’an dernier, a signé chez Rossignol au printemps dernier pour une fourchette annuelle de 250.000/350.000 euros, suivant ses résultats de l’hiver, son succès acquis dimanche à Garmisch devrait l’aider à se rapprocher de la fourchette haute.
Le casque et le bandeau accueillent les partenaires liés au monde de la montagne. Le Français Jean-Baptiste Grange, N.1 du slalom actuellement, valorise son village de Valloire pour environ 100.000 euros.
En troisième lieu, les meilleurs sont sollicités pour vanter les mérites d'entreprises ou d'institutions. Ainsi la banque Raiffeisen offre un million à Maier et l'assureur Uniqa 700.000 euros à Benjamin Raich, l'autre grand nom de la Wunderteam autrichienne.
S'ajoutent à ces revenus les primes offertes lors de chaque étape de Coupe du monde. A Kitzbühel, les vainqueurs de la descente et du slalom ont reçu chacun 70.000 euros.
Des salaires réduits de moitié chez les dames
Et les dames, qui prennent les mêmes risques? Du même sponsor, Marlies Schild touche la moitié de ce que perçoit son fiancé Raich. L’égalité des salaires tant réclamé, et quasiment obtenu, par les tenniswomen est encore loin d’être mise au ski alpin sauf cas exceptionnel. Le slalom de Zagreb offre par exemple des gains quasi similaires entre les épreuves féminines et masculines.
Certaines skieuses se déboruillent tout de même fort bien, on sait que Lindsey Vonn gagne très bien sa vie, elle se déplace assez souvent en jet privé affrété gratuitement par Red Bull, son sponsor principal.
La jeune star suisse Lara Gut possède de son coté son propre team privé, pour le faire fonctionner à plein régime et pour que cela marche, elle a déjà séduit de grosses compagnies helvétiques comme la banque privé Raiffeisen, des investisseurs qui ne regrettent vraiment pas leur engagement , il faut dire que l’arrivée au plus haut niveau de cette jolie suissesse, cultivée, pleine de vie, et surtout talentueuse est une vraie bénédiction pour le ski mondial.
(avec AFP)