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Intouchable
Leader des bosses françaises depuis de nombreuses années à seulement 22 ans, la championne olympique en titre commence très fort la saison avec 2 victoires en 2 courses et le maillot jaune de leader du général déjà bien ancré sur ses épaules.
Portait d’une battante pour qui supporter les exigences du haut niveau dès ses 15 ans n’a pas toujours été facile.
Une enfance dans le milieu du ski
Née en 1998, Perrine grandit dans la station du Monts d’Olmes, à Montferrier, en Ariège. Elle et son frère se mettent très vite au ski, dès ses 2 ans, puis aux bosses, qu’elle commence en entraînement à 5 ans et en compétition à 6 ans.
Et pas dans n’importe quel club, puisque son père et sa mère ont fondé le Boss Club des Monts d’Olmes, dont il est l’entraîneur et dont elle est la présidente.
Entraînés par leurs parents, elle et son frère ont toujours été éduqués dans la culture de la gagne mais surtout du dépassement de soi, dans le sport comme en dehors.
Si la jeune Perrine pratique aussi la danse, elle se consacre très rapidement au ski. Mais elle le concède elle-même pour L'Equipe Explore : « Quand on vient des Pyrénées, ce sport n'est pas facile parce que tout se passe dans les Alpes. »
Ainsi, Perrine part en sport-études ski alpin dans les Alpes, dans le but de devenir, comme son papa, monitrice de ski. Cependant, Perrine revient vite aux bosses car elle accroche plus avec le côté fun et libre de la discipline.
Elle continue ensuite ses études en DUT Techniques de Commercialisations à l’IUT d’Annecy, dans une section dédiée aux sportifs d’hiver de haut niveau et donc aménagée en tant que telle, avec des cours dispensés d’avril à mi-juillet.
Au plus haut niveau dès ses 15 ans En parallèle de ses études et de sa vie d’adolescente, Perrine, qui impressionne, intègre l’Equipe de France dès 2013, à 15 ans, sur le circuit coupe d’Europe.
Elle décroche même pour sa première saison sa première victoire, en mars 2013, qui plus est à Font-Romeu, dans ses Pyrénées françaises. Le tableau est idyllique et la progression fulgurante.
Perrine décide dès la fin de l’année de s’entourer d’une préparatrice mentale pour l’aider à assumer son statut grandissant et gérer son stress dans la perspective des JO de Sotchi 2014, signe de sa maturité et des ses ambitions.
L'Ariégeoise passe d’ailleurs sur le circuit coupe du monde dès 2014. Alors adolescente au milieu des autres athlètes adultes mais jeune fille sans complexe, elle se classe 20e pour sa première course.
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Des JO Sotchi frustrants mais décisifs pour la suite
Arrivent alors les JO de Sotchi. A 15 ans, elle est la plus jeune représentante de la délégation française toutes disciplines confondues. Après une brillante 5e place en qualifications, elle termine 14e de la finale.
Frustrée et déçue de ce qu’elle considère comme un échec car regrettant de s’être trop mis la pression en finale, elle promet à son entraîneur Ludovic Didier « dans 4 ans, ce sera bon ».
Elle confiera d’ailleurs à L'Equipe Explore en 2018, juste avant les JO PyeongChang : « Les Jeux de Sotchi, c'est la plus grande déception de ma carrière. Ça fait quatre ans que je vis avec ce regret. »
Mais la championne a su rebondir et continue de progresser après cet échec relatif, pour une première participation aux Jeux à 15 ans. En 2015, elle participe à ses premiers Mondiaux.
En 2016, elle signe sa première victoire en coupe du monde, en février à Tawazako (Japon), victoire qui représente aussi d’ailleurs son premier podium.
Un an plus tard Perrine Laffont devient la première française championne du monde en parallèle (épreuve qui consiste en un duel entre deux skieurs mais qui n’est pas un format olympique) à Sierra Nevada.
Elle repart aussi d’Espagne en tant que vice-championne du monde en single, le format classique que tout le monde connaît. Ces Mondiaux marquent un tournant dans sa carrière car elle devient une référence de son sport.
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Inarrêtable depuis les JO de PyeongChang
Perrine se présente donc aux JO de PyeongChang en 2018 après avoir terminé 3e du général de la coupe du monde de bosses en 2016 et 2e en 2017.
La suite, on la connaît. Elle efface le mauvais souvenir de Sotchi et devient championne olympique à seulement 19 ans, en battant de neuf centièmes de points la canadienne Justine Dufour-Lapointe, tenante du titre.
Tout un symbole que de battre celle qui remporta l’épreuve de Sotchi, pour une Perrine marquée par ces JO manqués.
Pour l’anecdote, c’est même elle qui débloque à PyeongChang le compteur de médailles des Bleus toutes disciplines confondues, le ski de bosses étant traditionnellement la première épreuve des JO.
Elle remporte également en 2018, pour la première fois, le classement général de la coupe du monde. Un an plus tard, lors des Mondiaux de Park City (USA), en 2019, elle conserve son titre en parallèle et remporte la médaille de bronze en single.
La même année, Perrine Laffont remporte non seulement pour la 2e fois d’affilée le classement général des bosses mais également le gros globe du classement général du ski acrobatique, en se payant le luxe de monter 9 fois sur le podium en 9 courses.
Pour rappel, le ski acrobatique regroupe 6 disciplines : le saut acrobatique, le slopestyle, les bosses, le skicross, le half pipe et le big air. Elle réitère le doublé (classement général des bosses et classement général du ski acrobatique) en 2020.
(suite sous la vidéo)
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Une réussite au prix de grands sacrifices
Pour vivre ses rêves, Perrine a dû sacrifier sa jeunesse, sa vie de famille, son insouciance : « Forcément, je n'ai pas l'impression d'avoir eu une enfance ou une adolescence comme les autres.
Ma jeunesse est passée sans que je m'en aperçoive (…) Vers 15/16 ans, ça a été les moments les plus durs: la maison, les copains, mon confort me manquaient. (…)
J'ai fait le choix de ne pas avoir une jeunesse comme les autres, de partir jeune de chez moi, de ne pas voir souvent ma famille à cause de nombreux déplacements. Je ne le regrette pas. » (L'Equipe Explore ).
Ses années lycées ont notamment été difficiles à vivre car il était compliqué pour elle de continuer à suivre au niveau scolaire en parallèle de sa carrière de haut niveau. Par sa précocité, elle a en fait tout fait très vite et a brulé les étapes.
Elle a notamment participé aux JO, en 2014, avant de performer en coupe du monde, alors que le chemin est « normalement » effectué dans le sens inverse.
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Une grande championne désormais reconnue et engagée.
Vous l’aurez compris, Perrine est une battante, très compétitrice et aussi très têtue, mais une jeune femme sympathique, simple et pétillante.
Leader de l’Equipe de France grâce à son expérience et son palmarès, elle domine le ski de bosses depuis plusieurs saisons et cumule 30 podiums en coupe du monde, dont 17 victoires.
Avec 3 globes de cristal remportés en 7 saisons passées sur le circuit, Perrine Laffont est logiquement de plus en plus connue et sollicitée, à juste titre. En effet, celle qui rêve un jour de skier en Himalaya ne ménage pas ses efforts.
S’entraînant au centre national d’Albertville pour la musculation et au Glacier de Tignes pour le ski, son nombre d’heures d’entraînement, notamment lors des stages, peut grimper jusqu’à 5 heures par jour : 3h de ski le matin et 2h de sport l’après-midi.
Elle souhaite désormais marquer les bosses de son empreinte, elle qui a commencé le haut niveau très jeune et à déjà tout gagné ou presque. Il ne lui manque, presque étonnamment, que le titre de championne du monde en single.
Pour cela, l'Ariégeoise devra continuer de skier au feeling, libérée. Car elle le confie elle-même : "C’est quand elle pense trop au résultat ou à la pression qu’elle n’arrive plus à produire son meilleur ski."
De plus, faite Chevalier de la Légion d’Honneur en 2018, Perrine Laffont est en parallèle ambassadrice de la station du Mont d’Olmes, là où tout a commencé grâce à ses parents, et se bat à ce titre pour une meilleure prise en compte du réchauffement climatique par la FIS.
Elle s’était d’ailleurs prononcée contre les pistes de neige artificielle et l’accueil des JO par Pékin en 2022. Elle est aussi une grande ambassadrice de la promotion de l’importance de l’accès au sport pour les enfants et des bénéfices que le sport peut leur apporter.
Elle essaye notamment de faire connaitre et essayer sa discipline aux plus jeunes.
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Voici le lien vers son site personnel : https://www.laffontperrine.eu/
Et celui vers le très beau documentaire réalisé par l’Equipe à son sujet : https://www.lequipe.fr/explore-profils/03-skieuse-perrine-laffont/#/face-a