Comme Fabrice Guy en 1992, Jason Lamy-Chappuis aborde les jeux Olympiques en leader de la Coupe du monde: le Jurassien de 23 ans espère que les similitudes vont se poursuivre dimanche sous les yeux de son aîné, champion olympique à Albertville et aujourd'hui membre de l'encadrement français.
Lorsque Guy et Sylvain Guillaume avaient sorti le combiné nordique de son anonymat avec leur doublé, Lamy-Chappuis avait cinq ans et découvrait le saut à skis et le ski de fond après avoir vécu aux Etats-Unis.
"Je n'avais pas vu la course, mais j'ai revu il n'y a pas longtemps un enregistrement de cette journée et c'est vrai que cela m'a donné des frissons dans le dos", rappelle Lamy-Chappuis.
Guy, aujourd'hui âgé de 41 ans est aujourd'hui en charge de la préparation des skis de fond de l'équipe de France et apporte son expérience à "Jez".
"C'était un bon tacticien en ski de fond et pendant les courses, il sait bien renseigner et dire ce qu'on a besoin d'entendre", insiste le double médaillé de bronze des Mondiaux-2009, tout en rappelant, comme pour dissiper un malentendu très répandu, que "Fabrice n'est pas (mon) entraîneur".
Dimanche soir à 19h , Jason Lamy-Chappuis retrouvera ses adversaires sur le petit tremplin avant de les défier sur la piste aux alentours de 22H45 pour 10km de ski de fond.
Quasiment assuré de remporter la Coupe du monde, le Jurassien ne se considère pas pour autant comme le grand favori sur les pistes de Whistler:
"Je sais ce que j'ai à faire, je suis impatient que cela commence, mais cela ne sera pas une formalité", a-t-il rappelé après le deuxième entraînement de
saut qu'il a dominé vendredi avec un bond de 104 m, comme il l'avait fait jeudi.
"L'objectif c'est de rapporter une médaille, si c'est l'or tant mieux, mais si c'est le bronze ou l'argent, je serai aussi satisfait", souligne Lamy-Chappuis, né aux Etats-Unis d'une mère américaine et d'un père français. "Après ma quatrième place de Turin, je me suis dit: +D'accord, je n'ai pas encore le niveau, mais je veux être présent à Vancouver+. Mon entraînement était axé pour arriver en forme en 2010", explique-t-il, toujours très posé.
Malgré son nouveau statut de favori , Lamy-Chappuis garde les pieds sur terre.
"Beaucoup de gens pensent qu'il vient juste ici pour se faire remettre la médaille. Il est dans les favoris, mais il y a en 4 ou 5. Tout Jason qu'il est, il peut finir 4e ou 5e et il le sait", souligne Nicolas Michaud, le directeur de l'équipe de France.
François Braud, Sebastien Lacroix et un quatrième homme à choisir entre Jonathan Félisaz et Maxime Laheurte complèteront l’équipe.
Les rivaux :
Comme l’explique si bien Lamy-Chappuis, pas question de vendre la peau de l’ours car les combinés étrangers ont également préparer ces JO de la meilleure des façons et la concurrence sera plus rude que certains le disent.
Avec notamment une équipe finlandaise et son leader Manninen qui sera pour la première fois cet hiver à son top. Hannu Manninen semble pas si mal sur le tremplin et sur la piste personne ne le suivra. Anssi Koivuranta pourrait également se mêler à la lutte pour le podium.
Les américains seront à coup sur très costauds avec Lodwick, Demong et Spillane pour la surprise. Les deux premiers nommés savent se sublimer lors des grands-rendez-vous et avec des JO à deux pas de chez eux, ils seront à 150%.
L’Autriche comptera sur les anciens Gottwald , Stecher et Bieler pour ramener une médaille mais cela passe obligatoirement par un bon saut. Une discipline ou le bon Felix ne brille pas par sa régularité.
On passe à la Norvège de l’excellent Magnus Moan, le double tombeur de Lamy-Chappuis à Chaux-Neuve jouera gros lors de la manche de saut qui est son point faible. La donne est simple : avec un bon saut il est champion olympique, avec un saut moyen il perdra gros.
Mais Moan ne sera pas seul car ses coéquipiers Tande et Jan Schmid ont montré de très belles choses lors des saut d’essais.
L’Allemagne, sans Ackermann, vise elle aussi le podium avec un Bjoern Kircheisen qui pourrait bien se mettre en évidence dès dimanche. Très rapide sur les skis, il semble beaucoup apprécier le petit tremplin de Whistler. On retrouvera également le talentueux Eric Frenzel et Tino Edelmann parmi les dangereux outsiders.
On citera encore l’italien Pittin et le tchèque Churavy parmi les candidats aux podium, l’italien et le tchèque ont déjà réalisé de belles choses cet hiver en coupe du monde . (avec AFP)
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