Vebjoern Soerum fait son retour

Après un abandon douloureux lors du mass start de Geilo, le 16 novembre dernier, le biathlète norvégien Vebjoern Soerum a vécu des semaines d'angoisse.

À 27 ans, ce talent émergent de l'équipe nationale s'apprête enfin à retrouver les pistes de coupe du monde ce week-end à Hochfilzen.

Un come-back express, moins d'un mois après le début de ses tourments, rendu possible par les mains expertes d'un kinésithérapeute de 79 ans : Tom Skjønnhaug, surnommé par la presse norvégienne "l'homme miracle".

Ce jour-là à Geilo, en zone mixte, Soerum ne cachait pas sa détresse face aux caméras de TV2. "J'ai l'impression d'avoir un blocage, comme si ma circulation sanguine était coupée. La douleur est atroce, je ne peux plus avancer. Il faut qu'on trouve ce que c'est"

Ces mots résonnaient comme un cri d'alarme pour cet athlète qui avait brillé la saison précédente, avec une victoire surprise à Ruhpolding et une place dans le top 10 mondial.

Rapidement, les examens médicaux ont pointé du doigt un problème musculaire au niveau des fléchisseurs de la hanche (iliopsoas, droit fémoral et sartorius), ces muscles essentiels pour le ski de fond.

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Un praticien qui fait des miracles

Au lieu d'une opération, Soerum a choisi une autre voie : consulter Tom Skjønnhaug, ce praticien installé à Drammen, près d'Oslo, qui traite encore à 79 ans les plus grands noms du sport norvégien et international.

"Une simple vidéo de sa démarche pour comprendre", explique le kiné, qui a diagnostiqué et traité le blocage sans détour.

Depuis, Soerum s'est rendu chez lui chaque matin. Des séances intenses, douloureuses, mais efficaces : massages profonds, exercices d'activation musculaire et techniques d'automassage. "Je comprends pourquoi on l'appelle l'homme miracle", a-t-il déclaré à la NRK.

Initialement, Soerum a dû renoncer à l'ouverture de la Coupe du monde à Östersund, en Suède, et craignait même une fin de carrière prématurée.

Mais après trois semaines de soins intensifs, la confiance est revenue. "J'ai maintenant beaucoup plus foi en l'avenir. C'est ce qui me rend le plus heureux", confie-t-il.

À Hochfilzen, où s'enchaîneront sprints, poursuites et relais, il rejoindra une équipe norvégienne dominante : en son absence à Östersund, ses compatriotes ont trusté le top 10, avec Johan-Olav Botn auteur de trois podiums dont deux victoires.

Soerum, lui, préfère se concentrer sur son corps retrouvé. Il aurait aimé prolonger le repos, mais les qualifications olympiques en ligne de mire l'ont poussé à accélérer son retour.