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Vendée Globe 2020, le classement LIVE ICI

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Un vrai coup de pot 

Il est passé comme une lettre à la poste dans la Zone de Convergence Intertropicale peu active cette année. HUGO BOSS ne s’est jamais arrêté glissant même à 15 nœuds de moyenne dans ce Pot au Noir que les marins craignent plus que tout.

D’aucuns se souviennent de Charal collé trois jours durant lors de la Transat Jacques Vabre 2019 et par la même perdre la victoire au Brésil ! Cependant, avec le Pot, on ne sait jamais, tout peut changer à un nuage près.

Jean-Yves Bernot, météorologue, l’explique très bien : « Prévoir où un grain va se développer dans le Pot au Noir, c’est comme prévoir où va s’échapper la première goutte de vapeur de la casserole. »

La troupe derrière le Britannique fonce donc dans la gueule du loup en espérant qu’elle ne se referme pas.

« Je suis à quelques milles du Pot au Noir. Ça allait vite cette nuit et j’ai l’impression que le Pot ne va pas beaucoup me ralentir non plus. Il ressemble à un simple nuage de convergence entre le flux d’alizés du Sud-Est et le flux d’alizés du Nord-Est.

En étant optimiste, je pense que je vais en sortir en quelques heures » espère Sébastien Simon depuis son foiler ARKÉA PAPREC, pleine balle à 20 nœuds de vitesse moyenne ce midi.

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Tous dans les alizés

Dans le Sud-Ouest des Canaries, les visages ont le sourire, les voiles se gonflent, les appendices poussent la chansonnette.

Enfin du vent ! Armel Tripon, Ari Huusela, Alexia Barrier, Miranda Merron, Clément Giraud et Sébastien Destremau après 3 jours dans le marasme de la dorsale voient leur compteur afficher des vitesses à deux chiffres.

Ils glissent enfin dans les alizés, ces vents de Nord-Est portant, parfois instables, mais qui permettent d’allonger la foulée.

C’est le cas depuis hier pour Stéphane Le Diraison, Pip Hare, Arnaud Boissières et Manu Cousin dont les étraves pointent vers le Cap-Vert.

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Sur les chemins de la résilience

Nicolas Troussel fait route au moteur à petite vitesse (3,5 nœuds) vers Mindelo au Cap-Vert suite à son démâtage survenu lundi matin. Il devrait toucher terre vendredi en même temps que l’arrivée de son équipe technique.

Objectif : opération commando afin de rapatrier l’IMOCA CORUM L’Epargne en France. Le Breton aura sans doute besoin de temps pour digérer son abandon.

Pour Fabrice Amedeo (31e à 1 760 milles de la tête de course) comme pour Jérémie Beyou (32e à 2 830 milles), le Vendée Globe a désormais un tout autre visage.

La compétition n’est plus d’actualité, il faut écrire une nouvelle histoire. Fabrice Amedeo : « Le Vendée Globe est une leçon de vie, il va falloir que j’apprenne à être patient et que les rêves ne se réalisent pas toujours comme escomptés.

J’ai dû changer d’objectif, mais ça reste magique de faire un tour du monde sur un bateau comme cela. » Jérémie Beyou confiait aussi à la vacation de 5h ce matin « vouloir faire une sorte d’introspection, faire sa route pour lui-même. »

Le Japonais Kojiro Shiraishi, quant à lui, travaille dur pour réparer sa grand-voile. Depuis plusieurs jours, il poursuit sa route sous voile d’avant seule, le pont de son bateau transformé en atelier de couture, collage et découpe.

« Je n’ai pas trop le moral, mais je me dis que si je réussis à finir le tour du monde, ce sera une sacrée victoire ! »