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Un sacré palmarès

Double champion du monde, 7 victoires et 27 podiums en coupe du monde, une 4e place aux JO, des places d'honneur par dizaines. Arrivé sur le circuit mondial en 2009, il va réussir durant 10 ans une magnifique carrière.

Comme son père Pierre, ex-fondeur de haut niveau, Alex Harvey a porté hautes les couleurs du fond Canadien. 

Aujourd'hui, usé par les voyages, se sentant trop seul loin des siens suite au départ de son pote Devon Kershaw, il préfère s'arrêter là, devant son public de Québec qui sera à n'en pas douter très nombreux pour l'acclamer.

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"La solitude m'a frappé"

Alex Harvey a accordé cette semaine un long et passionnant entretien au site Radio Canada, à lire absolument ICI.

Voici quelques extraits marquants : 

"La solitude m’a frappé lors du Tour de ski durant les fêtes. C’était devenu très dur mentalement de continuer. C’est à ce moment que j’ai pris la décision de rentrer me ressourcer à la maison.

Pendant des années, j’étais entouré de mes meilleurs amis, dont Devon Kershaw, dans l’équipe nationale. Ils ont tous pris leur retraite et je me suis retrouvé un peu seul.

C’est une fois qu’ils sont partis que j’ai réalisé à quel point c’était génial de les avoir eus à mes côtés pendant toutes ces saisons.

Pour moi, c’était une situation idéale. Des fois, c’est en perdant quelque chose qu’on se rend compte de l’immense chance qu’on avait.

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"La réalité du circuit"

Il y a une grande différence entre la réalité de la vie sur la route et la perception que les gens peuvent en avoir.

Les réseaux sociaux en sont en partie responsables. Quand on voyage, on ne partage que des photos des plus beaux paysages ou des plus beaux hôtels.

La réalité est plus ordinaire. Le simple fait de trouver un endroit où laver notre linge peut devenir un casse-tête. Ne pas pouvoir se faire à manger, ça devient lourd aussi. Il est bien bon le buffet de la Coupe du monde, mais il devient vite redondant.

Ça devient épuisant mentalement de vivre dans ses valises la moitié de l’année, sans rentrer à la maison une seule fois."

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"Ma plus grande victoire"

"Sans aucun doute mon titre mondial gagné à Lahti en février 2017. Ce jour-là, sur 50 km, l’épreuve reine des mondiaux, j’ai été le meilleur du monde. J’ai battu cinq Norvégiens, quatre Russes, quatre Finlandais et tous les autres.

Sur papier, c’est mon plus grand triomphe. 

En finale, j’ai devancé le Norvégien Finn Haagen Krogh par trois dixièmes de seconde. Une affaire de centimètres. C’était l’euphorie.

Comme le veut la tradition, je suis retourné faire un petit tour d’honneur et j’ai aperçu ma famille et mes amis dans la foule. Je leur ai sauté dans les bras."

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Confronté au dopage

"Les images de l’Autrichien Max Hauke en pleine autotransfusion sanguine, durant les mondiaux à Seefeld, m’ont levé le coeur.

Malgré sa tricherie, il était tellement loin des meilleurs. Ça m’a fait réaliser que le dopage est peut-être plus répandu que je le croyais.

Pour moi, il y a une différence entre les cas de dopage de Landis, de Max Hauke et des Russes pris dans un système généralisé comme celui dévoilé après les Jeux de Sotchi.

En discutant avec mon ancien coéquipier Ivan Babikov, Russe de naissance, j’ai compris que les athlètes de ce pays avaient bien peu de liberté dans un système sportif presque totalitaire. Ils sont soumis à une certaine propagande anti-occidentale.

On leur fait comprendre qu’ils n’ont pas le choix de tricher parce que tous les autres pays le font. La moindre résistance peut leur valoir une expulsion de l’équipe nationale et un retour vers une situation de vie assez précaire.

Pour certains athlètes russes, le dopage est donc une incitation à ne pas reculer dans la vie."

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La suite

"J’ai déjà des projets emballants qui m’attendent.

Je veux finir mon baccalauréat en droit et entreprendre mon barreau. Ma copine Sophie et moi pensons aussi avoir des enfants."

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Photos : Nordic Focus

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