Katie Boulter victime des haters
La joueuse de tennis britannique Katie Boulter, 28 ans, 39e mondiale au classement WTA, a révélé à la BBC avoir été la cible de menaces de mort visant elle et sa famille lors de Roland-Garros.
Dans une interview, elle a exprimé son inquiétude face à l’augmentation des abus en ligne, devenus monnaie courante, et leurs répercussions sur les jeunes joueurs.
Ces messages menaçants ont été reçus lors de son match du premier tour contre la Française Carole Monnet, le 29 mai.
Après avoir perdu le tie-break du premier set, Boulter s’est imposée 6-7 (4), 6-1, 6-1. La perte du tie-break a toutefois déclenché une vague de messages haineux, certains souhaitant qu’elle « attrape un cancer », d’autres menaçant de profaner « la tombe de sa grand-mère » ou visant sa famille entière.
Un message déplorait : « Va au diable, j’ai perdu l’argent que ma mère m’a envoyé. »
Boulter attribue une grande partie de ces abus à des parieurs frustrés par les résultats de ses matchs. « Les menaces de mort, ce n’est pas quelque chose qu’on a envie de lire après une défaite émotionnelle, ou même après une victoire », a-t-elle confié.
Selon Signify, une société de science des données collaborant avec l’ITF et la WTA, 40 % des abus en ligne détectés en 2024 sont liés aux paris, avec environ 8 000 messages abusifs ou menaçants envoyés publiquement à 458 joueurs.
La Britannique, qui a partagé des captures d’écran de ces messages avec la BBC, s’inquiète particulièrement pour les jeunes joueurs.
« Au début de ma carrière, je prenais ces attaques personnellement, surtout les commentaires sur mon apparence », a-t-elle expliqué.
« Aujourd’hui, c’est omniprésent dès que je prends mon téléphone. Le volume et la gravité des propos ne cessent d’augmenter. »
Pour lutter contre ce fléau, l’ITF, la WTA, l’All England Lawn Tennis Club et la Fédération américaine de tennis ont lancé en 2023 le programme Threat Matrix, qui surveille les réseaux sociaux pour identifier les contenus abusifs et soutenir les joueurs.
Malgré ces efforts, Boulter craint que la situation ne s’aggrave. « Je veux protéger les jeunes joueurs qui arrivent et qui doivent affronter cela », a-t-elle déclaré.
Alors qu’elle se prépare pour Wimbledon, qui débute le 30 juin, Boulter anticipe une recrudescence des abus en ligne. « C’est devenu écrasant, mais il faut vraiment continuer à sensibiliser », a-t-elle conclu.
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