Dimanche sur le 10 km classique de Trondheim, les images font mal aux yeux. A l'écran on aperçoit un débutant de 48 ans, Edward Limbaga, venu en droite ligne des Philippines, chuter dans une descente.
Derrière lui, les meilleurs fondeurs du monde arrivent à 70 km/h et évitent par miracle la colision avec monsieur qui ne sait pas skier !
Limbaga, qui a en effet découvert le ski de fond il y a seulement quatre semaines, en Finlande, a pu obtenir un dossard en coupe du monde et cela ne plait pas à tout le monde, on le comprend.
Réaction immédiate de l'Autrichien Mika Vermeulen : « C’est dangereux. On commence par les cours pour enfants, pas par la xoupe du monde. C’est absurde. Il devrait y avoir des critères clairs. Si tu as 80 points FIS ou plus, tu n’as rien à faire ici. Point. »
L’Autrichien ajoute, cash : « Ce n’est pas une belle vitrine pour notre sport d’avoir un gars qui skie depuis quelques semaines et qui bloque toutes les descentes. »
Jan Thomas Jenssen, ajoute : « Il ne sait meme pas tenir des bâtons. « Ces gars-là ne savent pas skier. On le voit : il est incapable de prendre un virage comme n’importe qui aujourd’hui. Et c’est nous qui risquons la collision parce qu’ils partent devant. »
Les Norvégiens proposent une solution simple : faire partir les athlètes les plus lents en dernier. « Comme ça, ils ne croisent pas les meilleurs et moi je n’ai pas à me jeter par terre pour ne pas les tuer », résume Amundsen.
Pourquoi Limbaga et d’autres skieurs de nations exotiques étaient-ils là ?
En raison d'une règle FIS spéciale cette saison : avant Noël, les athlètes très faibles en points peuvent courir en coupe du monde pour tenter de décrocher le « quota de base » olympique pour leur pays.
Une décision prise sous la pression du CIO pour favoriser les petites nations.
Le directeur de course FIS, Michal Lamplot, se veut rassurant : « Ce n’est pas dangereux tant que tout le monde reste vigilant. Ces courses d’ouverture sont une exception. »
De son côté, Edward Limbaga, calme et fair-play, reconnaît : « C’était un mauvais endroit pour tomber, un des virages les plus durs.
J’essaie de respecter les règles et de ne gêner personne. Il y a souvent de la place, on se retrouve seul. J’espère que les autres restent respectueux et passent largement. »
Cette règle est totalement nulle, Jeux Olympiques ou pas, les athlètes qui ne savent pas skier n'ont rien à faire dans des compétitions internationales.