Alexander Bublik, l’électron libre

Il sert rarement sous 220 km/h, tente parfois une cuillère au pire moment, porte des tatouages et dégaine une main de velours avec un caractère de feu : Alexander Bublik n’est jamais là où on l’attend.

Il y a encore quelques mois, le Kazakh pensait raccrocher. Puis tout s’est enchaîné : une saison sur terre réussie, un quart de finale à Roland-Garros et un titre à Halle, après avoir battu le n°1 mondial Jannik Sinner en huitième de finale.

Juste avant Wimbledon, l’imprévisible, l’authentique Bublik, rêveur et lucide, s’est prêté au jeu des questions.

Le seul, avec Alcaraz, vainqueur de Sinner en 2025

« Oui, mais il m’a battu à Paris. Quand je sers bien et que je reste concentré, je sais que je suis dangereux. Halle, c’est différent d’un Grand Chelem, et Jannik est très fort. Bien sûr, quand on regarde les stats et qu’on voit qu’il n’a perdu que contre Alcaraz et moi, ça fait plaisir. Si ça devait se reproduire l’an prochain, je serais flatté. »
Alexander Bublik à Halle

Un sacré personnage

« La notoriété fait partie du boulot. Bien sûr, je préférerais être chez moi à manger de bons plats avec ma famille. Mais j’ai grandi, je sais qu’il faut répondre aux questions… Les enfants m’admirent, certains veulent me ressembler — malheureusement pour eux ! — alors je dois montrer l’exemple. »
« Je n’ai jamais pensé être meilleur parce que je m’amuse sur un court ou que je sers à 200 km/h. Avoir du talent ne rend pas supérieur. Je veux juste être un bon gars, un bon père. J’essaie de ne pas me perdre dans la bulle du tennis. J’aime la vraie vie, mais je bosse tous les jours, souvent deux fois par jour. Écrivez-le : les jeunes doivent savoir que devenir pro, ça demande des sacrifices. »
Alexander Bublik en interview

Favori à Wimbledon ?

« Quoi ? Je suis réaliste. J’ai fait un quart à Roland-Garros, j’ai gagné Halle. Je sais ce que je vaux, mais je ne vais pas dire que je vais soulever le trophée. Sur gazon, les matchs sont plus courts, moins durs pour le corps — ça me va bien. »

Un avenir en Italie

« Je me vois bien dans un vignoble en Toscane, à déguster du vin et de l’huile d’olive au milieu des oliviers. J’ai même songé à acheter une maison là-bas. L’Italie, c’est magnifique, mais près de Monte-Carlo, ce serait plus pratique. Peut-être Turin. Vous me verrez dans un vieux bar, avec un café corretto et une bonne Grappa ! »
Le savais-tu ?
En 2023, Alexander Bublik a servi plus de 100 aces sur une semaine de tournoi — un total rarement atteint sur gazon.