Il a franchi la ligne, a regardé le tableau, et puis les larmes sont venues quelques minutes plus tard, après le passage de tous ces rivaux.
Armand Marchant, 27 ans, vient d’entrer dans l’histoire : deuxième du slalom de Gurgl, il est devenu le tout premier Belge à monter sur un podium d'une coupe du monde de ski alpin.
« Je suis sans voix », a-t-il soufflé, la voix cassée par l’émotion. « Je viens d’un si petit pays. Mes parents ont tout donné pour moi. Ce podium, je le leur dédie. C’est pour eux. »
Le gars du plat pays, qui vit toujours en Belgique et n’a jamais déménagé dans les Alpes, a ensuite ajouté : « C’est difficile de décrire ce que je ressens, il y a tellement d’émotions en même temps.
J’ai sorti deux très belles manches aujourd’hui. Être le premier Belge à faire un podium en Coupe du monde, c’est incroyable.
Surtout quand on vient d’un pays sans montagnes. Ça prouve qu’on peut y arriver même sans venir d’un pays alpin.
Ma 5e place à Zagreb (ndlr : en janvier 2020) revenait tout le temps mais je commençais à en avoir marre de rester collé à ce résultat.
J’ai mis tout un travail en place. J’ai changé d’entraîneur, de staff et de marque de skis. Cela a porté ses fruits et ça ferme quelques bouches.
J’ai montré que je n’étais pas juste un rêveur, je sais aussi réaliser mes rêves, martèle celui qui devrait participer à ses 2e JO d’hiver en février.
J’y ai toujours cru et j’ai bien vu que beaucoup moins de personnes pensaient que j’en étais capable.
Je ne peux pas leur en vouloir mais je savais que je pouvais le faire. ll faut se livrer à 100% et mettre son cœur sur la table.
Ce podium, je ne l’ai pas volé. C’est pour ça que je n’ai pas surréagi. C’est une logique dans la progression.»
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