Le Jannu Est (7468 m) résiste

Depuis 1991 et la tentative slovène qui s’était arrêtée à 7060 m, plus d’une dizaine d’expéditions ont essayé de gravir le Jannu Est, sans succès.

En 2024, l’équipe Védrines - Billon - Jean avait dû renoncer après deux jours dans la face, au nom de la sécurité et de la solidarité de la cordée (début d'œdème cérébral de Léo Billon).

Un moment également marqué par un autre épisode dramatique : le décès de l’Américain Mike Gardner, engagé lui aussi dans cette quête au même moment.

Aujourd’hui, Védrines et Jean reviennent avec l’expérience de cette première confrontation, une préparation physique et mentale affûtée, et une motivation profonde :

"Nous repartons au Jannu Est avec la conviction que notre cordée, solide et expérimentée, peut trouver sa voie dans ce versant nord. En pur style alpin, sans oxygène, nous voulons ouvrir une ligne nouvelle et explorer l’inconnu.

Aujourd’hui, ce type d’aventure attire moins que les 8000 gravis avec cordes fixes, mais pour nous c’est l’essence même de l’alpinisme et une forme d’aboutissement personnel dans nos carrières.

Après une première confrontation en 2024, cette nouvelle tentative est autant une histoire de fidélité à la montagne que de persévérance." explique Benjamin Védrines.

Une ascension dangereuse et extrêmement exigeante

Pour gravir cette face nord en pur style alpin, Benjamin et Nicolas devront affronter le froid, l’hypoxie, l’inconfort de passer plusieurs jours suspendus dans ce mur vertical et surtout faire face à l’inconnu puisqu’ils ouvriront un itinéraire qui n’existe pas encore.

Il leur faudra suivre leur instinct pour trouver les passages qui leur permettront d’atteindre le sommet. Longueurs après longueurs, jours après jours, patiemment, ils devront user de toute leur technique pour gravir les parties de glace, de neige et de rocher de ce mur de 2300 m de dénivelé.

Ils grimperont toute la journée avec piolets et crampons, emmitouflés dans de multiples épaisseurs de vêtements, ils dormiront et se nourriront sur de petites plateformes de neige qu’ils devront construire après leurs journées d’ascension, souvent suspendues dans le vide en pleine paroi.

C’est la combinaison des forces techniques, physiques et mentales qui est l'atout de cette cordée.

Mais c'est aussi ce petit plus fait d’amitié, de confiance, d’expérience de ce duo ultra-soudé qui pourra peut-être résoudre ce « problème alpinistique » du 21ème siècle qui leur a résisté une fois, ce serait une belle histoire !

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Le calendrier prévu

Le “Jannu Est” est situé dans la partie orientale de l'Himalaya népalais, c'est un sommet satellite du Kangchenjunga (8586 m).

30 août 2025 : départ de France vers le Népal.

Début septembre : cinq jours de trek pour rejoindre le camp de base.

Septembre : phase d’acclimatation progressive sur les reliefs environnants.

Octobre : fenêtre de tentative d’ascension par la face nord, dès que les conditions météo le permettront.

En pur style alpin, sans porteurs, sans cordes fixes ni oxygène, les deux alpinistes devront affronter l’hypoxie, le froid, l’inconfort extrême de plusieurs jours suspendus dans une paroi de glace et de rocher haute de plus de 2000 m, et surtout l’inconnu d’un itinéraire qui reste à inventer.