Sur les pistes de Whistler, Bjoerndalen aura cinq courses pour l'égaler ou
le dépasser en étoffant sa collection de médailles olympiques qui en comprend
déjà neuf: cinq d'or, trois d'argent et une de bronze.

"Cela sera difficile de prendre ce record à Daehlie", a prévenu Bjoerndalen, venu au biathlon après avoir été ignoré, junior, par les responsables de l'équipe de Norvège de ski de fond.
"Je serais satisfait avec deux médailles", assure-t-il, sans vraiment convaincre. Car "le cannibale", comme on le surnomme en Norvège, ne fait pas dans la demi-mesure: il fait la loi en biathlon depuis la fin des années 1990 avec 14 titres planétaires, huit globes de N.1 mondial et 93 succès en Coupe du monde.

OEB rentrera en lice dès dimanche sur le sprint sur un format qui lui convient particulièrement bien. Avec son ski si rapide et esthétique, il est capable de faire mal à tout le monde. Grâce à sa façon de tirer sans cesse optimisée, il peut là encore grapiller quelques secondes importantes face à ses adversaires moins efficaces.

C'est le perfectionnisme qui distingue du commun des biathlètes le Norvégien,
établi en Autriche et marié à une Italienne, l'ancienne biathlète Natalie Santer. Il fut le premier à s'adjoindre un entraîneur de tir personnel, un préparateur mental ou encore à signer des contrats d'exclusivité pour l'utilisation de farts pour ses skis de fond.

Bjoerndalen passe d’ailleurs la plupart de son temps à Toblach avec sa compagne, la famille Santer tient un hôtel dans cette jolie station du Haut-Adige et OEB trouve là-bas les facilités nécessaires à son entrainement.

BjoerndalenCet automne, il a modifié sa position au tir, comme s'il avait besoin de se créer des défis plus relevés que ceux que lui offrent son compatriote Emil Hegle Svendsen, le Russe Evgeny Ustyugov ou le Français Simon Fourcade.

Il a beaucoup observé l’autrichien Simon Eder durant la saison 2009 et il a reproduit ses gestes avec notamment une prise en main de la carabine qui se fait alors qu’il skie encore.

"C'est ennuyeux de ne jamais rien changer", plaisante-t-il, tout en assurant être encore, après 16 années sur le circuit, à la recherche de la course parfaite.

Mais à Whistler, Bjoerndalen n'est toutefois pas à l'abri de la défaite. Après un "Grand Chelem" (4 titres en autant de courses) à Salt Lake City en 2002, il s'était cassé les dents sur les Allemands à Turin en 2006, ne récoltant "que" deux médailles d'argent et une de bronze.

A 36 ans et pour ses cinquièmes joutes olympiques, Bjoerndalen devra principalement se méfier de son jeune coéquipier Emil Hegle Svendsen (24 ans), double champion du monde en 2008. A l'instar de son "maître", Svendsen a planifié sa saison en vue des JO.

Ses résultats à Vancouver ne seront pas déterminants pour la suite de sa carrière car il se sent capable de poursuivre jusqu’en 2014 à Sotchi. Il aura alors 40 ans pour ses sixièmes JO consécutifs et certainement plus de 100 succès en coupe du monde derrière lui.

Comment ne pas être admiratif devant un tel champion ? Bjoerndalen est devenu l’égal de Federer, de Schumacher, de Woods. Seule la faible « notoriété » du biathlon dans le monde l’empêche d’être comparé aussi souvent qu’il le mériterait avec ses pairs qui pratiquent des sports plus planétaires. (avec AFP)

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