Cyclisme - Les grands moments de la carrière de Caleb Ewan

Un gamin avec le vélo dans le sang

Caleb Ewan voit le jour le 11 juillet 1994 à Sydney, dans une famille où le vélo est plus qu’un sport : c’est une religion. Son père, coureur pro, l’emmène à huit ans sur sa première course.

« J’ai tout de suite su que je voulais faire ça toute ma vie », confiait-il en 2019 à Cycling Weekly. À neuf ans, il gagne sa première médaille, un sourire immense sous son casque trop grand.

D’origine coréenne par sa mère et australienne par son père, Caleb grandit avec une discipline de fer et un rêve : devenir le meilleur.

Adolescent, il brûle les étapes. En 2011, il est champion d’Australie junior sur route. L’année suivante, il décroche l’or mondial en omnium juniors sur piste. À 17 ans, il bat des pros lors de la Jayco Bay Classic 2012, impressionnant même la légende Robbie McEwen.

« J’étais juste un gosse qui sprintait pour s’amuser, mais ce jour-là, j’ai senti que je pouvais en faire mon métier », dira-t-il plus tard sur Instagram au moment où lm peloton commence à murmurer son nom.

...

...

L’explosion d’un diamant brut

En 2013, Caleb intègre la Jayco-AIS World Tour Academy, un tremplin pour les jeunes Australiens. Il gagne des courses comme la Côte Picarde et brille au Tour de l’Avenir.

Quelques semaines plus tard, Orica-GreenEDGE (aujourd’hui Jayco-AlUla) le recrute. À 20 ans, il passe professionnel « C’était intimidant, mais je me disais : ‘Si je suis là, c’est que j’ai ma place’ »,racontait-il à l'époque.

En 2014, il frôle la victoire au Tour de Pékin. En 2015, il gagne au Herald Sun Tour et au Tour de Langkawi, montrant son punch. Mais 2016 est son année : il s’impose à l’EuroEyes Cyclassics et au Tour Down Under.

En 2017, il touche le Graal avec une étape au Giro d’Italia. À 1,65 mètre, il défie les géants du sprint avec une position unique, presque collée au cadre. « Je ne suis pas grand, alors je dois être plus malin, plus explosif », expliquait alors Caleb Ewan.

...

Caleb Ewan touche les sommets

Dès l'année 2019, chez Lotto-Soudal, Caleb Ewan passe le dernier cap et atteint des sommets. Il gagne trois étapes du Tour de France, dont les Champs-Élysées et réalise un rêve d’enfant.

« Franchir la ligne en tête à Paris, c’était comme voler. Je n’oublierai jamais ce moment »,confiait-il à SBS Australia. Il ajoute deux étapes au Giro et devient l’un des rares à triompher sur les trois grands tours. Élu cycliste australien de l’année, il est au zénith.

Ses duels avec Sagan, Groenewegen ou Viviani sont électriques. Sa technique, sa hargne et son flair tactique font de lui un cauchemar pour ses rivaux. « Un sprint, c’est une bagarre. Tu donnes tout en dix secondes, et si tu gagnes, c’est l’extase »,

...

...

Quand le corps et l’esprit fatiguent

La pandémie de 2020 freine son élan. En 2021, des tensions avec Lotto-Soudal le poussent à rejoindre Jayco-AlUla. Mais les résultats s’effritent : une seule victoire WorldTour en trois ans. Les chutes, fréquentes dans les sprints, le marquent.

« Chaque fois que je tombais, je me relevais, mais ça laissait des traces » avouait-il à The Guardian en 2023. Fin 2024, sans contrat, il doute.« J’ai pensé arrêter là. Le vélo, c’était ma vie, mais il me faisait mal »,confiera-t-il sur X.

Pourtant, Ineos Grenadiers lui tend la main en janvier 2025. Il renaît, gagnant à la Semaine Coppi et Bartali et au Tour du Pays Basque.« Ineos m’a redonné confiance. Ils m’ont traité comme un humain, pas juste un coureur » disait-il au début avril.

On le pensait alors relancé, reboosté mais quelque chose s'est brisé en lui, la flamme a disparu et Caleb Ewan annonce aujourd'hui 6 mai, sa retraite sportive.

Mais quelque chose s’est brisé. La flamme vacille.

...

L'heure de la retraite

« J’ai donné tout ce que j’avais au cyclisme, mais ces dernières années, surtout 2024, ont abîmé mon amour pour ce sport. Même en gagnant, je ne ressentais plus cette joie profonde. Il est temps pour moi de partir », écrit-il sur Instagram.

Il remercie Ineos pour leur soutien, mais choisit sa famille – sa femme Ryann, mariée en 2018, et leurs deux enfants – et son bien-être.

« Je veux être un père présent, un mari heureux, pas juste un mec qui court après des lignes d’arrivée. Je ne regrette rien. J’ai vécu mon rêve. Mais maintenant, je veux vivre pour moi »

« Si je peux laisser un message, c’est celui-ci : écoutez-vous. La victoire ne vaut rien si elle vous détruit ».

...