Dans le paysage du biathlon allemand, les regards se tournent souvent vers Franziska Preuss, Selina Grotian ou Vanessa Voigt quand on parle de médailles olympiques, mais en décembre c'est une autre fille qui a fait parler d'elle.
Agée de 29 ans, Anna Weidel s’est imposée comme la bonne surprise du début de saison, ce qui la place déjà comme un atout précieux en vue des Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026.
Cette saison, elle a déjà signé trois top 10 en coupe du monde, une perf partagée seulement avec Vanessa Voigt au sein de l’équipe allemande.
Mieux, elle occupe la 17e place au classement général avec 167 points, juste derrière Voigt, et semble partie pour pulvériser son record personnel de 224 points datant de 2023.
Ce qui frappe, c’est sa constance : fini les gros coups de moins bien, elle est devenue une valeur sûre, particulièrement pour la relais dames où la fiabilité compte tant.
Toute proche d'une retraite anticipée
Pourtant, rien n’était gagné. Ces dernières années ont été un vrai calvaire pour elle. Blessures à répétition, maladies… En 2023/2024, elle n’a disputé que deux courses en coupe du monde sans marquer le moindre point. L’année d’avant, à peine 38 points.
À un moment, elle a sérieusement envisagé d’arrêter. « Si les JO n’avaient pas été au programme, j’aurais probablement déjà raccroché », confiait-elle avant la saison.
Mais l’idée de ces Jeux en Italie l’a poussée à tout donner une dernière fois.Et puis il y a Pékin 2022, une blessure plus profonde encore. Sélectionnée pour les JO, elle n’a finalement participé à aucune course.
Sa nomination, préférée à celle de Franziska Hildebrand pourtant en meilleure forme à l’époque, avait déclenché une énorme polémique.
Résultat : une vague de haine sur les réseaux sociaux. « J’ai reçu tellement de messages horribles… C’était un défi mental brutal », racontait-elle il y a deux ans.
Elle a pleuré des heures au téléphone avec sa mère, hésité à partir, et fini par se sentir soulagée quand tout était terminé.
Née en Autriche mais toujours alignée sous les couleurs allemandes (elle possède les deux nationalités), Anna Weidel a transformé ces épreuves en force. Aujourd’hui, son arme secrète, c’est un tir rapide : souvent entre 20 et 25 secondes pour les cinq coups, debout comme couché.
Mais le vrai progrès, c’est sur les skis qu’il se voit. Longtemps considérée comme faible en fond, elle s’est hissée au niveau du peloton moyen cette saison, ce qui, combiné à son tir, lui ouvre les portes des places d’honneur.