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La patience sera de mise

Depuis quelques semaines les responsables de nombreuses stations de ski sont en alerte en raison de la folle augmentation des coûts de l'électricité qui touchent de nombreux pays Européens.

Une seule question est dans toutes les bouches ? Comment faire pour ne pas exploser la facture ? Comment faire pour éviter un défaut de paiement et plonger dans le désarroi des dizaines de milliers de salariés ?

Ainsi la station de La Plagne annonce qu'elle ralentira ses télésièges à 4m/s au lieu de 5m/s, le ski de nuit ne sera plus possible et les canons à neige seront probablement ralentis autant que possible.

A La Plagne, la facture électrique est d’environ 2 millions d’euros chaque hiver. Mais si le prix est multiplié par 10, la situation deviendra intenable.

"Historiquement, on avait une relative stabilité du prix de l’énergie, donc une visibilité importante dans le temps. Aujourd’hui ce n’est plus le cas" explique à France 3 Nicolas Provendi, le directeur de la société d’aménagement.

On ne demande pas des aides, simplement un prix raisonnable qui nous permette de fonctionner".

Autre exemple avec la station du Lioran, dans le Cantal, qui se retrouve face à une prochaine facture éléctrique très salée.

"Elle sera multipliée par 4" avoue Hervé Pounau, directeur SAEM Super Lioran Développement : « On est à peu près à un million d’euros d’augmentation de la facture électrique. On passerait de 300 000 à 1,2 ou 1,3 million d’euros.

C’est énorme pour une structure comme la nôtre. Il va falloir travailler sur plusieurs axes, comme l’économie sur des périodes : on peut imaginer que l’usine à neige ne fonctionne que sur des périodes d’heures creuses comme pour les particuliers.

Pour les remontées mécaniques, il va falloir imaginer des schémas d’économie sur certains secteurs. »

"C’est du loisir, certes, mais c’est aussi une activité économique importante. C’est presque 400 équivalents temps-plein que cette activité génère sur le Lioran. 

En tout cas on essayera toujours de trouver les meilleures solutions pour pouvoir ouvrir, car c’est la finalité. La station du Lioran est le poumon économique du Cantal"

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Remontées mécaniques ralenties, certaines parties des domaines qui resteront fermées, diminution des horaires d'ouverture, voilà les solutions qui seront adoptées par toutes les stations touchées par la flambée énergétique.

D'autres plus chanceuses, continueront de bénéficier d'un prix raisonnable, basé sur un contrat signé dans les années précédentes, mais le même problème pourrait survenir dans douze mois.

Aujourd'hui, les stations de montagne, comme nos industries, comme l'ensemble des foyers Français et Européens, payent la note de la politique énérgétique catastrophique menée par nos gouvernements depuis 20 ans. Des décisions devenues encore plus catastrophiques depuis le début du conflit en Ukraine.

Rien n'a été anticipée et quand on arrive face au mur, il est évidemment trop tard pour agir.

Pour revenir au ski, une chose est certaine, pour skier cet hiver il faudra s'armer de patience et aussi avoir le porte monnaie bien rempli car le prix des locations, comme celui des abonnements, vont également prendre l'ascenseur.