Delio et Florian Kunz, du rêve au cauchemar

Considérés il y a quelques années comme deux grands espoirs du ski suisse, les frères Delio (26 ans) et Florian Kunz (25 ans) ont vu leur vie basculer durant l'automne 2022.

« Un matin, mon bras était raide comme du béton. Puis je me suis vite senti très essoufflé, le cœur montant à 180 en grimpant les escaliers. » raconte Delio.

Dans le même temps, au cours de cette période post-vaccin Covid, Florian, lui, palpe une grosseur suspecte sur ses parties intimes.

Très inquiets, les deux frères prennent la direction de Zurich pour rencontrer le Dr Walter Frey, médecin-chef de Swiss-Ski.

Le verdict est terrible : cancer des testicules pour le cadet et une opération immédiate.

Mais pour Delio, c’est une thrombose au bras, suivie d’une prise massive d’anticoagulants et d’une appendicite qui explose deux semaines plus tard.

« Mon sang était trop fluide pour opérer. J’ai testé cinq antibiotiques. J’ai cru mourir et j'ai perdu 20 kilos, durant six semaines, j'étais complètement KO. » confie-t-il au Blick.

Florian, lui, enchaîne les épreuves. Il est touché par des métastases abdominales et doit entamer une chimiothérapie.

« Trois jours après la première perfusion, j’étais un zombie. Frissons, nausées, cheveux qui tombent… Je n’arrivais même plus à me lever. »

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Le ski comme thérapie

Les frères vont alors se serrer les coudes, s'encourager mutuellement pour s'en sortir, bien aidés aussi par leurs proches et leurs amis.

« On était dans le même tunnel », confie Florian. Et puis progressivement, à force de se battre, ils vont vaincre la maladie.

En janvier 2024, Delio Kunz signe son retour en Coupe d'Europe avec un Top 10, imité un an plus tard par son frère Florian. Deux performances incroyables après un tel combat.

Malheureusement, la concurrence est rude en Suisse : les deux frères perdent au printemps leur place en équipe nationale C.

« Les critères sont clairs : appartenir au top 80 mondial. On l'a frôlé, on ne peut pas râler », lâche Delio, fair-play.

Aujourd’hui, ils continuent d’y croire, de s’entraîner dans l’ombre, sous l’œil bienveillant du champion du monde de descente Franjo von Allmen, qui habite tout près.

Le savais-tu ?
Le Dr Walter Frey, cité dans l’article, a également suivi de nombreux athlètes suisses de haut niveau, dont Lara Gut-Behrami et Beat Feuz, pour leurs rééducations après blessure.