Le cri du cœur d’une mère

Quand Maria Rosa Quario parle de sa fille, on entend d’abord une maman avant une ancienne championne.

À 64 ans, l’ex-vainqueure de quatre courses en coupe du monde ne cache plus son angoisse : elle voudrait que Federica Brignone raccroche, là, maintenant, après la peur de sa vie.

« En tant que mère, je souhaite qu’elle arrête. Elle a tout gagné, c’est bien », a-t-elle lâché au Corriere della Sera, la voix qui tremble encore au souvenir de ce 1er avril dernier.

Ce jour-là, sur la piste de Pila, Federica s’est envolée, a percuté violemment le sol et s’est relevée avec le tibia et le péroné en miettes.

237 jours plus tard, les images tournent encore en boucle dans la tête de Maria Rosa. « Quand j’ai vu l’hélicoptère, j’ai cru que c’était fini », confie-t-elle.

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La fille n'est pas d'accord

Mais Federica, elle, n’a jamais voulu entendre parler de retraite.

À 35 ans, la double lauréate du gros globe de cristal n’a qu’une idée en tête : les Jeux olympiques à la maison, Milan-Cortina 2026.

Revenir sur la neige, redevenir la guerrière qu’elle a toujours été, et pourquoi pas monter sur un podium olympique qui manque encore à son palmarès insensé.

Cette semaine, elle a remis les skis pour la première fois à Cervinia. Quelques virages prudents, le sourire crispé mais réel, entourée de ses techniciens.

« Tout se passe comme prévu. Elle s'est donc présentée sur la neige de Cervinia, où elle a fait quelques pistes sur des skis du grand public, accompagnée d'entraîneurs fédéraux »

« L'objectif est de retrouver de la stabilité et de la confiance, ce qu'elle continuera à faire dans les prochaines semaines où elle alternera entraînement en salle et journées supplémentaires de ski », a sobrement communiqué la Fédération italienne.

Maria Rosa regarde ça de loin, le cœur serré. Elle sait que personne ne fera changer d’avis sa fille. « C’est une tête de mule, comme moi », sourit-elle à moitié.

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