Federica Brignone : entre rééducation et rêve olympique

Un quotidien bouleversé

Après sa blessure et une première opération, Federica Brignone a dû réorganiser son quotidien autour de sa rééducation à Centre Medical à Turin.

« Je vivais essentiellement là-bas, dans une appartement que je louais, et ce n’est qu’après ma deuxième opération que je faisais des allers-retours à La Salle, dans mon village.

Cela m’a aidée à retrouver une vie normale, à toujours rentrer à la maison. »

Cette grave blessure, la première de sa carrière, a laissé des traces profondes, tant physiquement que mentalement. Federica se souvient : « J'en rêvais toutes les nuits pendant les premiers mois, puis je ne pensais qu’à la guérison. »

La seconde intervention arthroscopique, le 29 juillet, a particulièrement ébranlé la skieuse : « Mon genou était enflé, je ne pouvais plus monter les escaliers et je me demandais ce qui se passerait si, après si longtemps, j’en restais à ce stade. »

Des soutiens précieux

Face à ces défis, Federica a trouvé du réconfort auprès de figures clés.

Si sa coéquipière Sofia Goggia, elle-même habituée aux blessures, n’a pas été une référence directe.

« Sofia a eu de nombreuses blessures, mais différentes de celle-ci, et chacun a son propre parcours », la skieuse s’est appuyée sur son kinésithérapeute Federico Bistrot, en qui elle place une confiance absolue.

L'Autrichienne Nina Ortlieb, qui a subi plus de 20 opérations, lui a offert des conseils pratiques : « Même comment me doucher, me laver les cheveux, autant de choses qui sont devenues compliquées. »

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Un retour à la compétition incertain

La question du retour sur les pistes reste en suspens, partagée entre l’envie et la crainte. « D’un côté, j’ai hâte, de l’autre, je ne veux pas remettre les skis et être mal à l’aise : ce serait un coup terrible », confie-t-elle.

Pourtant, l’idée de la retraite est loin de ses pensées : « Accepter de ne pas y arriver ? Vu ce qui s’est passé, oui, mais je ne penserais pas à la retraite, mais plutôt au fait que si je n’y arrive pas cette année, je réessayerai l’année prochaine.

Pourquoi le fais-je avec ce que j’ai déjà gagné ? Ma passion pour le ski. »

Elle ajoute même que cette blessure a ravivé sa détermination : « Peut-être que si je ne m’étais pas blessée, j’aurais été plus disposée à abandonner, mais maintenant, je ne peux plus reculer. »

Une grande bosseuse

Federica Brignone s’investit chaque jour pleinement dans sa rééducation, reprenant des activités physiques comme le VTT de descente, mais le chemin est long.

« Il y a ceux qui ont mis deux ans à revenir à cause de ce type de blessure, je dois faire avec le temps en pensant au jour le jour », explique-t-elle.

« Je dois ignorer la douleur, je dois reconstruire mes muscles et sur ce plan je travaille comme une bête.

Je sais déjà que je ne serai pas aussi bien préparée que par le passé et que je ne retrouverai jamais la flexion complète du genou. Je me suis créé un problème permanent. »

Les Jeux olympiques comme horizon ?

Malgré ces obstacles, la gagnante de la coupe du monde 2025, garde les Jeux olympiques en ligne de mire, motivée par la possibilité de concourir pour des médailles et peut-être d’être porte-drapeau.

« Je me démène pour participer. Oui, j’ai déjà réalisé mes rêves d’enfant, c’est un plus. Mais je dois essayer », affirme-t-elle avec détermination.

Le savais-tu ?
Federica Brignone est la première Italienne de l’histoire à avoir remporté le classement général de la Coupe du monde de ski alpin, en 2020, avant de doubler la mise en 2025.