Un silence pesant dans les vestiaires
Après un combat acharné contre Alcaraz, après cette fabuleuse finale et trois balles de match qui s'échappent, Jannik Sinner s’effondre. Dans le vestiaire, l’atmosphère est pesante.
« La déception était immense, le silence absolu. Jannik est resté assis vingt minutes sans dire un mot et, l’un après l’autre, nous l’avons serré dans nos bras », confie Darren Cahill, la voix encore marquée par l’émotion.
« Il n’y avait rien à dire. Après tout ce qu’il avait donné sur le court, il était temps de le laisser seul avec ses pensées. Des larmes ont coulé, et pas seulement de sa part. C’était dur pour tout le monde. »
Éliminé cette semaine à Halle, en Allemagne, lors de son deuxième match sur gazon face à Alexander Bublik, le N°1 mondial admet qu’une « petite pause allait lui faire du bien ».
Une défaite qui marque
À bientôt 60 ans, Darren Cahill, figure respectée du circuit après avoir guidé Lleyton Hewitt, André Agassi et Simona Halep vers les sommets, sait que ce genre de revers laisse des traces.
« Je dois dire que même des heures plus tard, Jannik n’avait toujours pas fait son deuil. Et il ne l’acceptera jamais vraiment. Un match comme celui-là vous marque toute votre carrière, mais il peut être un tournant », explique-t-il.
Pourtant, il voit dans cette épreuve une opportunité : « Je pense que cela nous aidera à progresser. Le lendemain, il avait déjà changé d’attitude. Il ne l’oubliera jamais, mais il a une grande capacité à donner à chaque chose son importance et il connaît la valeur d’un match par rapport à la réalité.
Il y a des choses bien plus importantes qui arrivent et qui arriveront que de gagner ou de perdre un match de tennis. »
Une finale historique
« En tant qu’entraîneur, je ne pouvais pas demander mieux. C’était un match de tennis brillant, sérieux, avec un grand respect entre les deux joueurs. On leur a demandé de donner le meilleur d’eux-mêmes, mais ils ont fait encore mieux.
C’était cinq heures et demie de tennis exceptionnel, sans une pause pipi ni l’intervention d’un physio. » ajoute Darren Cahill.
Alors que Sinner avait laissé entendre à l’Open d’Australie que Cahill pourrait quitter son équipe en fin de saison, l’Australien semble désormais hésiter. Cette finale, malgré la défaite, a renforcé leur lien.
« Je veux me laisser le temps de voir ce que l’avenir à très court terme nous réserve. »