Vous connaissez notre avis, depuis une bonne douzaine d'années, la FIS a dénaturer l'âme de la discipline en réduisant progressivement les formats, en faisant une place trop importante au sprint, tout en poussant dehors les poursuites.
Tout cela en inventant chaque année des nouveaux formats, en choisissant des tracés sans intérêts, etc. Pour dire vrai, on aurait aimé qu'ils fassent l'exact contraire !
Et ce cirque continue avec l'arrivée d'un format, départ groupé, disputé sur plusieurs séries, en divisant le peloton, pour prendre en compte uniquement les chronos.
Ce concept, testé lors de la Toppidtrettsveka ne fait pas l’unanimité. La majorité des fondeurs, dont Andrew Musgrave, fait partie, s’oppose fermement à cette innovation.
« Il existe de nombreuses inventions stupides, mais en ski de fond, celle-ci est l'une des pires. Elle figure en tête de liste des mauvaises innovations. »
« Si vous devez skier cinq kilomètres avec quelqu'un qui n'est pas intéressé, vous devez faire tout le travail vous-même et vous risquez de ne pas être payé. »
Il ajoute que le format est confus pour les spectateurs :
« Il y avait une bonne ambiance sur la piste, mais je ne pense pas que le public ait compris ce qui se passait. Ils ont vu cinq courses de ski différentes et je ne pense pas qu'ils aient compris qu'il s'agissait de la même course. Le format est difficile à comprendre et le résultat est injuste. »
Encore une fois on complique les choses pour le grand public qui est déjà totalement perdu.
Un impact sur le Tour de Ski ?
Evidemment, la FIS a choisi le Tour de Ski pour tester le nouveau format au beau milieu de la seule course par étapes de l'hiver, comme si il n'était plus simple de faire un test simplement sur une étape de coupe du monde.
Il s’inquiète aussi de l’impact sur le classement général du Tour de Ski :
« Tester des choses peut-être sympa, mais que le résultat d'une compétition générale comme le Tour de Ski puisse être décidé ou non sur cette distance, je trouve ça vraiment scandaleux.
Si vous partez dernier et qu'il commence à neiger avant, par exemple, il peut y avoir de grosses différences.
Tu risques de perdre le Tour de Ski pour cinq secondes seulement parce que tu n'as pas eu de chance et que tu te retrouves dans une série où personne d'autre n'a pris la peine d'y aller. Je trouve ça ridicule. »
Doris Kallen, coordinatrice de la Coupe du monde, admet que des ajustements sont nécessaires, notamment sur le parcours, et que les conditions hivernales rendront l’expérience différente des tests sur ski à roulettes.
Le format sera débattu lors de la réunion de la FIS le 25 septembre, où les pays membres pourraient encore le rejeter, malgré un vote favorable au printemps.
Le ski de fond est l’un des plus vieux sports d’hiver au monde : les premières compétitions officielles datent de la fin du XIXe siècle en Norvège.