Edvin Anger construit son plan de carrière

Âgé de seulement 23 ans, Edvin Anger a marqué les esprits l’hiver dernier en décrochant une impressionnante deuxième place au classement général de la Coupe du monde, juste derrière l’intouchable Johannes Høsflot Klæbo.

Une performance qui semble avoir boosté sa confiance. « J’ai fait une petite séance d’essai et je suis déjà en pleine forme, malgré quelques kilos que je dois encore perdre avant le début de la saison », confie-t-il à Langrenn.com.

Et logiquement, quand tu termines deuxième de la Coupe du monde, ton prochain objectif c’est de soulever le globe. Mais comment faire pour battre Johannes Klæbo ?

« Il faut avoir une très bonne journée, où le corps et les skis sont à 100 %. Ensuite, il faut avoir un peu de chance et espérer que Klæbo ne soit pas à 100 % », explique Anger avec pragmatisme.

Cela fait beaucoup de conditions pour battre une seule fois le maître, et le faire sur l'ensemble d'une saison est à ce jour une mission trop difficile pour Edvin Anger.

Edvin Anger - Ski de fond

Une cellule privée pour progresser

Pour optimiser ses chances, Edvin Anger a pris des décisions audacieuses ce printemps. Il a mis fin à sa collaboration avec son ancien agent et a choisi de constituer sa propre équipe.

Composée de seulement deux personnes, elle inclut son père, Fredrik Anger, qui endosse le rôle de directeur sportif en charge des sponsors, et Mattias Bångman, stratège de marque responsable notamment des réseaux sociaux.

« Cela nous a donné un énorme coup de pouce. On sent que la qualité s’améliore dans tout ce que nous faisons », déclare-t-il, enthousiaste.

Côté budget, pas question de lésiner : 4,5 millions de couronnes suédoises (environ 400 000 euros par saison), financés par des sponsors comme la société minière Boliden et le milliardaire Christer Gardell, ainsi que par les 160 000 euros remportés la saison dernière.

Intersport - offres ski de fond

L’objectif ?

Offrir à Edvin Anger les meilleures conditions possibles, à l’image de ce que fait Klæbo.

« Il devrait pouvoir mieux voyager, mieux vivre et éviter de devoir s’entasser dans des bus et des voitures avec beaucoup d’autres quand ce n’est pas nécessaire », explique Fredrik Anger.

Pour construire cette structure, Edvin et son père se sont inspirés du meilleur. Fredrik a contacté Haakon Klæbo, le père de Johannes, pour en savoir plus sur leur organisation.

« Haakon a été complètement ouvert sur tout et nous a raconté ce qu’ils avaient fait et comment ils travaillaient aujourd’hui », raconte Fredrik, précisant qu’ils ont repris certaines de ces idées.

Comme Klæbo, Edvin a même installé un espace d’entraînement chez lui, équipé pour le roller-ski et autres besoins essentiels. Il planifie aussi une aventure en haute altitude après les Championnats du monde de Falun 2027.

Edvin Anger à l'entraînement

Rester en équipe nationale

Malgré cette approche individualisée, Edvin tient à rester fidèle à l’équipe nationale suédoise. « Il n’est pas question de rompre avec l’équipe nationale. Elle est très importante pour Edvin », assure le papa.

Ce dernier, qui gère un magasin de sport à Hedemora, consacre trois jours par semaine à son fils, mais ne l’accompagnera pas en compétition.

« Je ne participerai pas aux Coupes du monde et autres compétitions cet hiver. Je me concentrerai alors sur Pelle (le petit frère d’Edvin). Il bénéficiera du même suivi que j’ai donné à Edvin en junior. J’ai été clair là-dessus », précise-t-il.