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Doriane Escané veut passer un cap

Agée de 24 ans, spécialiste des disciplines techniques, celle qui défend les couleurs de Courchevel a été victime d'une déchirure des ligaments du genou début mars 2023 lors d'un slalom de coupe d'Europe à Gaellivare (Suède).

Depuis elle a traversé des moments difficiles avant d'entamer une longue rééducation, puis reprendre progressivement l'entrainement. Sept mois plus tard, Doriane Escané a pu rechausser les skis, tranquillement, avant de monter en puissance au fil des jours.

 

Doriane, quel a été ton chemin pour arriver en équipe de France ?

"J’ai commencé le ski à Font Romeu et j’ai fait partie des meilleurs de mon âge assez rapidement. Ensuite, lorsque j'étais en troisième, la question s’est posée de partir dans les Alpes.

Cela a été un choix familial et je suis partie avec ma mère en Savoie et j'ai intégré le Club des sports de Courchevel, le district Tarentaise, puis les groupes nationaux."

Quelles sont les principaux obstacles que tu as rencontrés ?

"J’ai eu du mal au début à faire ma place sur le circuit coupe d’Europe et maintenant sur la coupe du Monde mais je travaille pour passer ce cap."

 

Parviens tu à vivre de ton sport ?

"Je ne pourrai pas en vivre sans l’aide de mes parents, notamment sur le logement. J'ai été sponsorisé par MND durant cinq ans puis j'ai fait partie du Team Cimalpes l'année dernière.

Ils m’aident encore un peu cette année mais je ne fais plus partie de l’Alpine team puisque je suis passé en bandeau chez Excoffier qui m’ont très bien accueilli.

Je suis contente de faire partie de cette belle équipe. Il y a des aides aussi avec la région Auvergne Rhône Alpes et Couchevel (club et commune)." (suite sous la photo)

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L'an passé tu as brillé en coupe d'Europe, mais pas en coupe du monde pourquoi ?

"J'ai déjà participé à pas mal de courses en coupe du monde. Lors de mes débuts j’avais l’engagement mais pas forcément le niveau techniquement alors j’ai donc bossé pour m'améliorer et j’ai réussi à la mettre en place sur les coupe d'Europe.

Mais en coupe du monde, mentalement, j’ai encore un cap à passer sur les courses prévues cette saison."

 

Comment tu vis le départ de Tessa Worley, la pression va t'elle devenir plus élevée pour le groupe ?

"Je ne sais pas, étant blessée je n’ai pas vécu l’été comme les autres mais je pense qu’on en attend déjà beaucoup nous-même. Mais si on arrive à toutes skier à notre niveau ça ne devrait pas être un problème."

 

Quels sont tes objectifs de carrière ?

"A court terme, je souhaite réussir à produire du bon ski en coupe du monde et les résultats suivront. A plus long terme, celui qui me fait rêver c'est le gros globe de cristal."

La médiatisation du ski en France te satisfait ?

Non puisqu’il n’est pas accessible, pas trop mis en avant, mais avec du recul c’est le sport en général qui n’est pas mis en avant dans le pays.

 

Dans son ensemble, le ski féminin Français ne brille pas depuis de nombreuses années, pourquoi ?

Le premier truc d’après moi c’est qu’il y a eu un trou entre les générations. Entre Nastasia Noens et Tessa Worley et moi-même, on retrouve seulement trois filles sur dix années d'âge.

On peut trouver plusieurs raisons, mais le but est seulement d’avancer maintenant et nous y travaillons.