Après Nicolas Perrier et Guillaume De Nardin, www.ski-nordique.net s'est entretenu avec Igor Cuny.

Tout comme on le disait il y a quelques jours à Nicolas Perrier, on te connait toi aussi assez peu en France. Pourrais tu nous raconter ton histoire ?

« Eh bien j’ai 26 ans, je suis né à Gérardmer, à côté de la ville de la Bresse où j’ai grandi et où j’ai mes licences de ski et de vélo. Actuellement je suis prof d’EPS en seine et marne (pas évident pour le ski !)

J’ai commencé le ski vers l’âge de 6ans, et commencé les compétitions en poussin. Depuis j’ai toujours fait des compétitions à chaque saison.

Depuis quelques années, je fais aussi de compétition de vélo de route et bien sûr des courses de roller-ski. »

 

Tu es un des meilleurs spécialistes mondiaux de roller-ski, cette discipline est elle pour toi un objectif ou alors tu souhaites t’en servir pour devenir meilleur en ski de fond ?

« Au départ, le ski roues était uniquement pour l’entrainement, passage obligé pour tous les fondeurs, avec quelques compétitions régionales. Et comme j’aimais l’ambiance et la sensation de vitesse, je me suis mis à en faire de plus en plus, et maintenant ça représente une saison de compétitions pendant tout l’été.

Maintenant c’est un réel objectif, mais au même titre que l’hiver. J’aimerais bien progresser en ski de fond mais cela commence à être un peu tard maintenant, malheureusement ! J’essaie de prendre les saisons comme elles viennent, en essayant de faire les meilleurs résultats possibles. Sans doutes que les courses de ski roues me conviennent mieux (avec par exemple des courses très courtes comme les sprints), peut être plus accessibles aussi, d’où les meilleurs résultats ».

 

En Italie, tu es assurément plus médiatisé que coté français. Les transalpins te surnomment « Le Napoléon du sprint », pourquoi ?

« Pour Napoléon, je n’en ai aucune idée !! Pour le fait d’être plus médiatisé, je pense simplement que c’est dû au fait que le roller-ski est plus important chez eux qu’en France, avec une équipe à part entière, des spécialistes pour chaque type d’épreuve et des coureurs professionnels. »

 

On sait que la FFS ne vous aide pas alors financièrement tu te débrouilles comment, as-tu un Team derrière toi comme Nicolas par exemple avec le Team Grenoble ?

« C’est dur de se débrouiller ! Je m’organise souvent avec Guillaume De-Nardin, qui habite juste à côté de chez moi et qui fait le même circuit. On essaie de limiter les coûts au maximum (trajet, hébergement dans la tente ou la voiture !), et aussi de cibler les épreuves, par exemple si c’est trop loin et si on risque de ne pas être compétitifs, on ne fait pas le déplacement.

Comme Nicolas, nous sommes dans le team Roll’X qui essaie de nous aider au maximum, il y a aussi le comité et les clubs qui font leur possible pour nous aider, j’en profite d’ailleurs pour les remercier pour leur soutien. »

 

Il faut être sacrément motivés pour traverser l’Europe en voiture, voir dormir dedans, pour aller pratiquer son sport favori au niveau mondial. Peu d’athlètes de haut-niveau le feraient, es tu jaloux du traitement réservé aux grands sports ?

« C’est clair qu’on est quelquefois un peu barjots…lol ! Jaloux, oui forcément un peu ! Car quand on voit les sommes et la médiatisation de certains sports, ça donnerait envie de connaître tout ça ! Mais d’un autre côté, on connait les dérives que ça entraîne dès qu’il y a pas mal d’argent en jeu, et puis ça permet aussi de conserver une bonne ambiance, avec des gens qui ne se prennent pas la tête. »

 

Revenons au roller-ski, quels sont tes objectifs pour cette saison ?

«L’objectif principal sera les championnats du monde en Italie, avec surtout les sprints et le relais. Il y aura aussi les autres étapes de la coupe du monde, en visant surtout les sprints, les courses en ligne et les team sprints. J’aimerais refaire un ou des podiums en coupe du monde, une victoire ce serait la cerise sur le gâteau ! Un autre objectif sera aussi de conserver mon titre sur les championnats de France de sprints « 

 

Une médaille lors des mondiaux en Italie est elle envisageable pour toi ? pour les autres membres de l’équipe de France ?

« Oui, je le souhaite en tout cas !! Il faudra être compétitif lors des sprints, où j’espère avoir une médaille. Au relais, je pense même qu’on peut jouer la gagne, l’an passé nous avons fait deux fois 2e en team sprints avec Guillaume De-Nardin.

En ce qui concerne les autres, je pense que Guillaume De-Nardin possède les moyens de faire une médaille dans les mêmes courses que moi, et Pschitt a prouvé l’an passé qu’il peut monter sur le podium lors de quasiment toutes les épreuves ! J’espère qu’ils auront une médaille…avec moi sur le relais !! »

 

Malheureusement la France n’organise pas d’épreuves coupe du monde cette année, en connais tu les raisons ? C’est dommage car le public se déplace autant dans notre pays qu’à l’étranger, voir plus je crois ?

« Oui, effectivement cela fait quelques années qu’on n’a pas couru en France, c’est dommage, car en général le public est vraiment présent, comme par exemple à Villard de Lans, ou à La Bresse lorsque mon club avait organisé les championnats de France, et puis les circuits proposés sont souvent très agréables, notamment à La Tremblade avec une super sensation de vitesse. Je n’en connait pas les raisons, j’espère que pour les saisons futures on pourra de nouveau revenir courir chez nous ! »