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Une nouvelle passion

Depuis tout petit Ivica Kostelic, comme de nombreux Croates, s'est passionné pour la voile en compagnie de ses parents, au coeur des nombreuses îles situées au large des côtes Adriatiques.

Ensuite, vous le savez, il est devenu tout comme sa soeur Janica un des tout meilleurs skieurs du monde. Façonné à la dure par son papa Ante Kostelic, Ivica n'a peur de rien, pas plus de la descente de Kitzbühel, qu'une traversée de l'océan en solo.

"Ah les deux sont fous à leur manière! Ca dépend quand même si tu joues la victoire et jusqu'où tu dois pousser la performance pour atteindre ton objectif. Les deux nécessitent d'accepter de se mettre en danger." indique t'il à RMC Sport.

Je pense aussi qu'à Kitzbühel, la différence c'est qu'à tout moment tu peux dire stop et t'arrêter. En pleine mer, au milieu d'une tempête, tu ne peux pas choisir d'arrêter.

Également, sur le Vendée Globe ou les grandes transatlantiques, tu dois négocier le temps long, accepter d'être seul à régler tes problèmes.

Le soir, tu ne peux pas rentrer à ton hôtel. C'est ce qui fait que le Vendée Globe est un très gros challenge qui inspire le respect."

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Le ski et la voile c'est très différent

Sa passion pour la course au large a commencé en 2017, lorsqu'il a installé son camp de base à Cherbourg. Depuis il se rend en Normandie une quinzaine de jours par mois, laissant sa femme et ses quatre enfants à Zagreb.

Petit à petit il apprend les codes de son nouveau sport qui ne ressemble pas vraiment à ce qu'il a connu dans sa discipline de prédilection.

"Le ski alpin c'est un monde germanique. Très compétitif et la mentalité est différente. La course au large est un monde français.

Les relations humaines sont meilleures dans la voile notamment parce-que la course au large est un sport où vous êtes dépendant de vos adversaires pour votre sécurité en mer.

J'ai passé du temps avec les autres skippers et je vois qu'ils sont très solidaires car affronter les océans est un challenge suffisamment grand pour tous. Cela dépasse l'adversité. La première aide que tu peux avoir en mer est celle de tes concurrents.

C'est une situation unique dans le sport. Dans le ski en revanche, la compétition est beaucoup plus intense et dense que dans la voile."

Un objectif raisonnable

Avec son petit budget, autour des 50 000 euros pour cette Route du Rhum, et son bâteau Class 40, Ivica Kostelic ne possède aucune chance de gagner mais l'important est ailleurs.

Le désormais navigateur Croate veut tester ses limites et celle de son bâteau. Il se dit "déterminé et concentré" et compte là dessus pour gommer ses faiblesses "en connaissance technologique des bâteaux" par rapport à ses rivaux.

"Ce qui est sûr c'est que je ne fais pas la course juste pour voir la Guadeloupe. J'ai plusieurs bateaux en class 40 avec moi qui sont des sisterships du mien.

Donc je veux voir ce que je peux faire face à eux et si je fais du bon boulot. Mon but est bien sûr de finir mais en poussant à 100% mes capacités.

Je veux me battre pour une bonne position. Je pense que je peux finir au milieu de la flotte." conclu t'il